Les toubibs-GPS de NKM

Les propositions en matière de santé de la candidate UMP à Paris laissent transparaître sa méconnaissance des dossiers.

Ingrid Merckx  • 28 novembre 2013 abonné·es

Après le métro, la santé. Candidate UMP à la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet s’est fait brocarder la semaine dernière sur les réseaux sociaux pour ses propos iconoclastes sur les transports parisiens. « Le métro est pour moi un lieu de charme, à la fois anonyme et familier  », avait-elle confié, lyrique. Après s’être trompée sur le prix du ticket et avoir affirmé que les bus ne roulent plus après 21 heures. Preuves qu’elle ne connaît pas le sujet, ni comme citoyenne ni comme politique. Idem pour les problématiques de santé, à en croire ses « propositions pour améliorer l’offre de soins et la santé publique à Paris », rendues publiques le 26 novembre. Il y a les purement démagogiques, comme « encourager l’installation des médecins de secteur 1 dans le Nord-Est de Paris », sous-entendu : je pense aux pauvres. Ou créer des maisons de santé proposant « une offre de santé diversifiée à prix abordables  [secteur 1] avec des horaires élargis  [8 heures-22 heures, y compris le week-end]  ».

Mais avec quels médecins ? Ou encore augmenter « la présence policière autour des cabinets médicaux, en créant un maillage de vidéosurveillance autour des centres de santé et maisons de santé et en développant la géolocalisation des médecins amenés à se déplacer la nuit ». Bientôt les toubibs-GPS ? Sur d’autres propositions, elle ne répond que par un positionnement politicien : puisque Bertrand Delanoë avait délégué un médecin, Jean-Marie Le Guen, au conseil de surveillance de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, elle ira en personne. Puisque la gauche évolue vers l’autorisation d’installer des salles de shoot dans la capitale, elle est contre. Elle se fait paternaliste : « Renforcer le rôle des représentants des patients afin qu’ils soient davantage associés aux orientations stratégiques ». Ironique : faire de Paris une « ville modèle en matière de lutte contre les perturbateurs endocriniens ». Charitable : « Renforcer la prévention à l’égard des publics vulnérables » et « intensifier les efforts de lutte contre les toxicomanies ». Surtout, elle laisse transparaître sa méconnaissance des dossiers : une application numérique pour être « acteur de sa santé »  ? Une « nouvelle politique de dépistage du VIH »  ? C’est de l’humour, peut-être ?

Politique
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