François, « pape des pauvres » mais pape conservateur
Il n’a pas fait sortir l’Église de sa doctrine conservatrice sur les questions de mœurs.
dans l’hebdo N° 1282-1284 Acheter ce numéro
Le 11 février, le pape Benoît XVI renonce au pontificat, estimant ne plus avoir la force de remplir sa mission. Un tel événement ne s’était pas produit depuis sept siècles. Rapidement, le processus de succession est engagé ; l’Église veut un nouveau pape avant Pâques.
Le 13 mars, Jorge Mario Bergoglio est élu, et c’est la deuxième surprise de l’année pour les catholiques. Pour la première fois, le pape est originaire d’Amérique du Sud (Bergoglio est argentin), continent qui regroupe aujourd’hui 40 % des catholiques du monde. Les médias parlent du « pape des pauvres ». Celui qui prendra le nom de François en référence à François d’Assise est en effet un jésuite, attentif aux questions sociales. Il se positionne dès les premières semaines comme un pape des faibles, des exclus et des pauvres, proche du peuple.
Cette impression se vérifie lors des Journées mondiales de la jeunesse, à Rio, au mois de juillet : François veut aller au contact de la foule, quitte à affoler son service de sécurité. Dans ses discours, il fustige la « mondialisation de l’indifférence » après le drame de Lampedusa ou la « nouvelle tyrannie invisible des marchés » , et estime que « la disparité sociale est la racine des maux de la société ».
Cependant, au-delà des gestes symboliques, le pape François n’a pas fait sortir l’Église de sa doctrine conservatrice sur les questions de mœurs.