Les États-Unis à l’écoute du monde
La guerre contre le « terrorisme » que mènent les États-Unis est un prétexte à beaucoup de pratiques liberticides.
dans l’hebdo N° 1282-1284 Acheter ce numéro
Un événement a confirmé combien la guerre contre le « terrorisme » que mènent les États-Unis est un prétexte à beaucoup de pratiques liberticides. Les révélations d’un système d’espionnage massif des citoyens non Américains et des dirigeants mondiaux, y compris de pays alliés des États-Unis, par l’Agence nationale de sécurité (NSA) ont refroidi les relations internationales. L’information est venue d’un ancien salarié de la NSA, Edward Snowden, qui a transmis à des journalistes (particulièrement au Guardian) des documents accablants. Le scandale éclate le 7 juin. Au fur et à mesure de l’étude de ces dossiers, les révélations se multiplient. L’espionnage a été mené à grande échelle : des mails et des communications téléphoniques par millions sont surveillés. Jusqu’au portable personnel d’Angela Merkel ! Les États-Unis espionnent tout le monde.
L’ampleur des écoutes vient porter un coup sérieux à l’argumentaire de la lutte contre le terrorisme (à moins qu’en chacun sommeille un potentiel membre d’Al-Qaïda). Cette affaire vient alimenter la longue liste des dérives des États-Unis depuis le 11 septembre 2001, qui s’appuient sur le Patriot Act. Edward Snowden, considéré par l’Amérique comme un traître et contraint de fuir à l’étranger, finit par trouver asile en Russie, après que la France a refusé de l’accueillir. Paris, pourtant victime des écoutes de la NSA, s’est même couvert de honte en tentant d’interpeller le jeune homme dans l’avion du Président bolivien… où il n’était pas !