Des idées pour vaincre le chômage
Contrairement à ce que veulent penser les dirigeants d’une gauche social-libérale, pétrie de religion de la croissance et de productivisme, les idées qui n’ont pas réellement été essayées pour réduire le chômage de masse ne manquent pas.
dans l’hebdo N° 1289 Acheter ce numéro
Autrefois, François Mitterrand avait affirmé : « Contre le chômage, on a tout essayé »… Pourtant, contrairement à ce que veulent penser les dirigeants d’une gauche social-libérale, pétrie de religion de la croissance et de productivisme, les idées qui n’ont pas réellement été essayées pour réduire le chômage de masse ne manquent pas. Ce dossier vient rappeler les principales pistes encore inexplorées (ou explorées trop sommairement). Réduction du temps de travail, transition écologique, modèle coopératif synonyme de nouvelles solidarités, beaucoup sont pourtant déjà mises en œuvre à l’étranger ou au niveau local. La plupart figurent aussi dans les recoins des programmes des partis ou de revendications des organisations syndicales. La gauche les connaît. Il ne s’agit pas ici de donner des leçons, ni de dresser un inventaire à la Prévert des mesures à prendre au plus vite. Mais bien de s’interroger sur les raisons pour lesquelles elles ne sont pas dans le débat politique national. Sans doute parce que, cohérentes dans un mouvement d’ensemble, elles appellent à sortir des ornières néolibérales et du dogme ancien du couple croissance/plein emploi, dont tous les analystes s’accordent à dire que nous ne le reverrons plus…
Hélas, même la gauche la plus convaincue de la nécessité d’expérimenter ces nouvelles pistes n’ose plus les mettre en avant, préférant s’arcbouter sur la défense immédiate d’acquis sociaux menacés. Une attitude défensive nécessaire, mais qui n’est plus suffisante. Car c’est bien une véritable bataille culturelle qu’il s’agit de mener pour imposer cet autre logiciel économique fondé sur l’idée centrale d’un renoncement à la croissance et d’une transition écologique. L’économiste Jean Gadrey expose ici les principes qui président à une telle mutation. Mais celle-ci ne sera possible que si la gauche ose l’imposer d’abord dans les esprits, et amener sur son terrain ses détracteurs. Un certain Gramsci a jadis théorisé l’importance de l’hégémonie culturelle dans le combat politique. C’est bien celle-ci qu’il s’agit de conquérir – avant d’agir.
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