Marché transatlantique : la grogne des élus

Les régions Île-de-France et PACA demandent l’arrêt des négociations du grand marché transatlantique.

Thierry Brun  • 26 février 2014 abonné·es

Un vent de fronde des élus régionaux souffle sur les négociations autour du partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) entre les États-Unis et l’Union européenne. Les deux plus grandes régions françaises, Île-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), ont infligé un cinglant camouflet à la volonté présidentielle d’aboutir rapidement à cet accord. L’Île-de-France a lancé le mouvement le 14 février en adoptant une délibération intitulée : « La région Île-de-France hors partenariat transatlantique de commerce et d’investissement ». Présentée par le groupe Front de gauche-Parti de gauche et Alternatifs au conseil régional (5 élus), le vote du texte a été acquis par 67 voix pour (PG, EELV et PCF), le Parti socialiste et l’UMP n’ayant pas pris part au vote. De son côté, le 21 février, lors de son assemblée plénière, la région PACA a adopté une motion déposée par le groupe Front de gauche et demandant « l’arrêt des négociations sur le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement ».

Les deux régions se sont déclarées « zone hors TTIP ». Dans les deux cas, « on a retrouvé côte à côte les partis du Front de gauche, les groupes EELV et, dans le Sud, beaucoup de socialistes, à l’instar de Michel Vauzelle, député et président de la région PACA, pour voter ensemble contre un projet pourtant défendu par le chef de l’État », souligne le Parti de gauche dans un communiqué. « À l’inverse, en votant contre cette motion, le FN a, en PACA, révélé sa duplicité : pour la souveraineté populaire et contre le libéralisme sur les plateaux, il se révèle atlantiste et pour le maintien du système dans les assemblées… » Alors que le quatrième cycle de négociations est prévu du 10 au 14 mars à Bruxelles, la contestation monte aussi au niveau européen. En France, une centaine d’organisations associatives, syndicales et politiques ont lancé un appel à la « mobilisation la plus large possible et dans les autres pays d’Europe, en lien avec les autres mouvements européens et états-uniens, pour contraindre notre gouvernement et l’Union européenne à stopper ces négociations ». Les organisations anti-TTIP de plus d’une dizaine de pays européens ont annoncé la publication d’un appel commun, et plusieurs actions soutenues par la plateforme européenne anti-TTIP sont prévues à Bruxelles pendant les quatre jours de négociations.

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