Anne Hidalgo peut-elle perdre ?
dans l’hebdo N° 1295 Acheter ce numéro
La première adjointe semble bien partie pour succéder au maire de Paris. Tous les sondages la donnent gagnante. Au point que Bertrand Delanoë estimait le 8 mars dans le Monde qu’« Anne Hidalgo a incontestablement remporté la bataille de la crédibilité et de l’authenticité pour diriger Paris ».
La candidate du PS doit toutefois son statut de favorite davantage aux loupés de sa principale adversaire qu’aux mérites de sa campagne. Une campagne de longue haleine, lancée le 4 septembre 2012, et à laquelle elle affirmait déjà se « préparer » en… juillet 2009. Patiemment, elle est parvenue à reconstituer la vieille union de la gauche (PS-PCF-PRG) tout en écartant sans éclats les vieux grognards socialistes, quand Nathalie Kosciusko-Morizet, parachutée depuis la mairie de Longjumeau, où elle conserve toutefois son siège de députée, était incapable de s’imposer dans son camp et d’empêcher la multiplication des listes dissidentes.
Autant NKM a pu faire rire (à ses dépens) en évoquant les « moments de grâce » qu’elle aurait connus dans le métro parisien ou en posant clope au bec avec des SDF pour une photo, autant « Anne », comme l’appellent ses colistiers, a joué la carte de l’application et du sérieux. Quitte à manquer de fantaisie et d’audace, contrairement à ce que son slogan, « Paris qui ose », semblait promettre.
Du coup, à quatre jours du scrutin, la question est moins de savoir si la continuité l’emportera sur la restauration – sociologiquement, Paris est peu encline à s’abandonner à l’UMP, encore moins au FN – que de trouver les moyens d’obliger une candidate trop sage à oser d’autres politiques sociales et écologiques. Les listes autonomes du Front de gauche et d’EELV peuvent y contribuer à proportion des suffrages que leur accorderont les électeurs. À eux d’en décider.