Les Ogres de Barbarck : 20 ans et toutes leurs dents

Les Ogres de Barbarck soufflent leurs bougies avec une jolie niaque.

Ingrid Merckx  • 27 mars 2014 abonné·es

Fallait oser, sortir l’album de leurs 20 ans avec ce titre : « Vous m’emmerdez ! » C’est que les Ogres ont la vingtaine tranquille, joliment triomphante des audaces imposées à l’industrie musicale française (auto-production-distribution-communication…) et joyeusement entourée d’un collectif qui grandit : le label Irfan, Barback éditions, Les Kips de Rue, leur grande famille et ceux qui les soutiennent depuis 1994… « Quand on aime on a toujours vingt ans », glissent les quatre frangins-frangines en fin de livret. D’accords avec Ferré.

Alors, qu’est-ce qui les emmerde ces trouvères gentiment anars ? Pourquoi ces « coups d’poids dans la gueule » sinon pour fustiger, en vrac : les flics, les anti-mariage pour tous, les croix et les foulards, les dominants, les « rats dictant », les « sots décidant »« Moi, le Français m’exaspère/Mais la France me plaît », lâchent-ils, ajoutant qu’ils la préfèrent « remplie de sans-papiers ». «  Ceux qui trouveront démagogique/ Cette façon de penser/ Vous avez compris la musique… », vous les emmerdez !

Pour illustrer le propos, ils reprennent « Amarisi Amari », gipsy song arrangée par Csokolom. Des accents rock (avec les Têtes raides), médiéval, guinguette, afro-latino (avec la fanfare Eyo’nlé). Des textes chiadés où la voix appuie les rimes, des partitions moins cuivrées que sur les précédents albums, une mélancolie qui se retient sur un riff de guitare ou d’accordéon. Un violon, violoncelle, piano qui ritournelle, ou bien une flûte et même : un orgue de barbarie pour l’occasion… Envies de mordre, de raconter, et de faire la fête.

Musique
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