Des risques « considérables »
Le deuxième volet du cinquième rapport du Giec met l’accent sur l’impact du réchauffement sur la pêche, l’agriculture et la biodiversité.
dans l’hebdo N° 1297 Acheter ce numéro
Soit on change, soit on va dans le mur. Le dernier rapport du groupe intergouvernemental d’experts de l’ONU sur l’évolution du climat (Giec) présente deux scénarios : celui de l’inaction et celui « des opportunités à saisir pour gérer les risques liés au changement climatiques et opérer des changements pour des sociétés plus résilientes et capables d’adaptation […], ouvrant des bénéfices en matière de santé et de création d’emplois », a déclaré Christina Figueres, responsable climat de l’ONU. Après un premier texte sur la science du climat paru à l’automne 2013, ce deuxième volet du 5e rapport du Giec, publié le 31 mars à Yokohama (Japon), est centré sur les impacts du réchauffement. L’instance n’en est pas à ses premières alertes. Grimpe-t-elle d’un ton avec ces « deux fins possibles » ? En cas de hausse moyenne des températures de 4 °C par rapport à la période préindustrielle : « risques élevés à très élevés » entraînant une « extinction substantielle d’espèces » terrestres et marines (notamment dans les zones de pêche) ; « risques importants » pour la sécurité alimentaire (accès aux ressources, stabilité des prix). D’un réchauffement de 1 à 2 °C résulteraient des risques « considérables » (chute de la production de blé, de maïs, de riz), une réduction « significative » des eaux de surface et souterraines, de leur qualité, avec un accroissement des crues possibles et des inondations, des risques de « conflits violents » avec l’aggravation de la pauvreté et des chocs économiques, une modification de la géographie des maladies, etc.
Le Giec manque de superlatifs dans ce texte qui résulte d’un travail de lecture et de compilation de 12 000 travaux scientifiques. Les pays du Sud sont les premiers touchés, l’Afrique en tête. Faudra-t-il attendre que les pays du Nord se sentent concernés ? En Europe, c’est la valeur économique des forêts qui serait en première ligne ; en France, des cultures comme celle du pinot noir, cépage adapté aux températures fraîches. « L’éloignement des centres de décision » des zones les plus en danger est l’une des explications à la non-prise de décision. Le dernier volet de ce rapport portera sur l’économie. Il doit être publié en avril à Berlin.