Tchernobyl en temps de crise
Quels risques en cas d’intervention russe en Ukraine ?
dans l’hebdo N° 1300 Acheter ce numéro
Vingt-huit ans après l’explosion du réacteur 4 de la centrale ukrainienne de Tchernobyl, le 26 avril 1986, les troubles qui agitent le pays font surgir le fantasme d’une nouvelle catastrophe nucléaire. Le ministre des Affaires étrangères et le Parlement, entre autres, redoutent qu’un conflit ouvert avec la Russie ne menace une des quatre vieilles centrales ukrainiennes. La Slovénie et la Serbie avaient subi des intimidations pendant la guerre des Balkans, « seul cas de conflit entre pays dotés de centrales », relève Bennett Ramberg, expert étasunien de la prolifération des armes nucléaires. Certes, un bombardement délibéré reste une vue de l’esprit, d’autant que la Russie en subirait les radiations, mais il n’en reste pas moins que des combats, intentionnellement ou non, pourraient endommager des équipements et conduire à une fusion de cœur.
Une conséquence très probable de la crise, en revanche, est que l’Ukraine devrait cesser de payer sa part dans la construction du nouveau sarcophage qui doit recouvrir la plaie radioactive de Tchernobyl, en remplacement de l’ancien bunker qui menace de s’effondrer. Coût : 1,6 milliard d’euros, cofinancé par l’Ukraine et le G8. Une première demi-arche vient d’être positionnée. L’ensemble devait être achevé en 2012. La nouvelle date officielle de fin du chantier, 2015, paraît bien illusoire.