Coupes budgétaires, État en retrait, intermittents… Pauvre culture !
La politique culturelle du Président, personnellement démuni en la matière, semble exister par défaut, alors même qu’Aurélie Filippetti avalise sans barguigner les baisses de crédit qu’enregistre son ministère.
dans l’hebdo N° 1301 Acheter ce numéro
« La culture n’est pas un supplément d’âme ! », affirme-t-on habituellement pour défendre la place que celle-ci devrait occuper dans la vie de chacun et, donc, dans les projets politiques. Mais cette affirmation a-t-elle encore un sens quand l’on en vient à se demander si la notion d’âme peut concerner la politique menée aujourd’hui, qui ne ressemble plus qu’à une vaste entreprise comptable à direction libérale ? En « déficit » de charisme, pour parler comme un homme politique, François Hollande l’est particulièrement sur la culture. La politique culturelle du Président, personnellement démuni en la matière, semble exister par défaut, alors même qu’Aurélie Filippetti avalise sans barguigner les baisses de crédit qu’enregistre son ministère de la Culture depuis 2012, loin désormais du 1 % symbolique. La cure d’austérité programmée, exigée de l’État et des collectivités locales par le gouvernement Valls, n’améliorera pas la situation d’une culture anémiée. Et considérer que la solution résiderait dans le recours à l’argent privé est un leurre. Dès lors, on ne peut s’étonner que les dossiers en souffrance s’accumulent : les intermittents, le numérique, l’éducation artistique… Même la loi « création » tant annoncée, et dont on ne connaît encore précisément le contenu, a du retard. Tandis que l’exception culturelle reste fragile dans la perspective du marché transatlantique. Au manque de moyens s’ajoute un « manque de désir et d’idées », déplore dans ces pages le metteur en scène Jean-Pierre Vincent. Pauvre culture !
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