Européennes : toujours plus de candidats
A défaut de mobiliser les citoyens, les élections au Parlement européen suscitent des vocations toujours plus nombreuses pour être candidat. Ils seront encore plus nombreux à solliciter les suffrages des électeurs le 25 mai prochain. Le ministère de l’Intérieur a ainsi enregistré 193 listes dans les huit circonscriptions interrégionales, soit 17 % en plus qu’en 2009. En moyenne, on compte 24,9 listes par circonscription[^2]. Avec un record en Île-de-France, circonscription à laquelle sont rattachés les 1,6 million de Français établis à l’étranger : 31 listes !
À côté des partis politiques établis qui présentent des listes dans toutes les circonscriptions métropolitaines a minima , à côté des petites formations dont c’est le baptême du feu électoral (Nouvelle Donne de Pierre Larrouturou, Nous citoyens de Denis Payre), ou qui ont fait de la dénonciation de l’Union européenne leur « « spécialité » (Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan, l’Union populaire républicaine de François Asselineau), une kyrielle de formations « divers » ou « sans étiquette » tentent leur chance. Et mettent en avant de multiples causes : féminisme, régionalisme, vote blanc, espéranto, cannabis… Si la possibilité d’obtenir le remboursement des frais de campagne dès 3 % favorise cette inflation de listes, le mode de scrutin ne leur permet pas d’espérer raisonnablement avoir des élus.
Lire > Élections européennes : un mode de scrutin pas si proportionnel
Reste un paradoxe , que le scrutin du 25 mai ne devrait pas remettre en cause : l’accroissement du nombre de listes n’empêche pas l’abstention de voler de record en record. L’offre, qu’elle soit électorale ou autre, ne crée décidément pas la demande.
[^2]: 21,3 en 2009 et 21,9 en 2004