Les députés verts montent au créneau

Les écologistes se sont massivement opposés au plan d’économies de Manuel Valls.

Patrick Piro  • 8 mai 2014 abonné·es

Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, pronostiquait la « probable abstention » de ses collègues députés, peu avant leur vote sur le plan de 50 milliards d’euros d’économies du Premier ministre. En tout cas, « personne pour voter contre ». Tout faux : sur les 17 députés du groupe écologiste, 12 se sont opposés. Placé a-t-il tenté de peser sur le vote, considérant qu’il faut donner crédit à Valls de vouloir débattre avec le Parlement ? Il n’ignorait pas que François de Rugy et Barbara Pompili, coprésidents modérés du groupe d’élus, avaient pris position depuis plusieurs jours contre le plan. « Nous ne sommes pas opposés aux économies, et nous avons apprécié les concessions finales du Premier ministre, souligne François de Rugy. Mais la trajectoire n’est pas la bonne. Comme avec les impôts, on touche aux montants, mais pas à la structure des dépenses : il n’y a pas d’effet redistributif, ce sont des coupes à marche forcée. » Trois semaines plus tôt, les députés écologistes avaient pourtant voté la confiance au Premier ministre à une large majorité, exprimant auparavant leur souhait de rester au gouvernement. « Des positions fermement critiquées en interne, commente Julien Bayou, l’un des porte-parole, membre de la minorité EELV. Avec un peu de retard, ils se sont mis en phase avec le mouvement, qui, depuis le congrés de novembre dernier, a changé de position à propos de la participation gouvernementale. Et puis était-il envisageable pour eux de ne pas aller au-delà des 41 députés socialistes qui se sont abstenus ? »

François de Rugy reconnaît que la sortie du gouvernement a relâché la parole au sein du groupe, « maintenant qu’il n’y a plus de “deal” politique à espérer de notre solidarité… Mais cela traduit une perte de ligne stratégique ». Jean-Vincent Placé tente de la définir au moyen d’une contorsion sémantique. « Nous ne sommes plus dans la majorité gouvernementale » mais « dans la majorité présidentielle et dans la majorité parlementaire », expliquait-il à i-Télé le jour du vote.

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