Lille mise sur la « cohérence »
Pas de programme à la carte, mais des activités choisies par l’équipe pédagogique : les écoliers lillois vont expérimenter ce que la mairie présente comme une réforme ambitieuse.
dans l’hebdo N° 1316 Acheter ce numéro
Une certaine « continuité » dans la décision politique et « un temps consacré à la concertation ». Stéphane Debic, directeur régional de l’organisme d’éducation populaire Léo-Lagrange, semble satisfait de la mise en place de la réforme des rythmes scolaires à Lille. La mairie socialiste, associée aux villes de Lomme et d’Hellemmes, a fait un choix atypique en privilégiant le samedi matin pour la 9e demi-journée de classe. Au bénéfice du rythme de l’enfant, prônent les responsables. Si la pause méridienne reste fixée à deux heures, les heures de périscolaire seront quant à elles organisées pendant 1 h 35, un après-midi par semaine. Les activités, séquencées par trimestre, seront choisies par les équipes pédagogiques. Pas de menu à la carte donc : toute la classe suit la même activité, ce qui fait trois « NAP » (nouvelles activités périscolaires) par an. Quatre axes ont été retenus : les savoirs de base, les activités culturelles et artistiques, les activités sportives et de bien-être, et enfin les activités en lien avec la citoyenneté, le vivre-ensemble, le développement durable et les langues étrangères.
Si la durée de l’activité paraît courte, au regard des trois heures préconisées par le ministère, Charlotte Brun, conseillère adjointe à l’éducation, défend « un approfondissement cohérent » et rejette toute forme « d’activité occupationnelle ». « Il est important de réduire la journée, et faire le choix de plusieurs grosses activités par semaine ne permet pas cet allégement », justifie-t-elle. Trente-sept associations seront partenaires, et la mairie prévoit le recrutement de plus de 200 animateurs. Le tout avec une volonté affichée de « pérenniser » les statuts des personnes recrutées. En relation avec les services municipaux, la fédération Léo-Lagrange a ainsi vu retenu son projet sur la tolérance et la place de la violence dans la société. Il s’agira « de faire travailler les enfants sur l’image qu’ils ont de la violence, avec par exemple des échelles d’appréciation de différents actes violents ». Prometteuse sans être révolutionnaire, la réforme devra désormais faire ses preuves, notamment en termes de moyens dégagés et d’intérêt effectif des activités proposées. Place à la pratique, donc.