Une réforme inadaptée aux petites communes
Dotée de faibles moyens, Aumessas, dans les Cévennes, perd au change avec la mise en place du nouveau rythme.
dans l’hebdo N° 1316 Acheter ce numéro
Dans le petit village cévenol d’Aumessas, 230 habitants, la réforme des rythmes scolaires n’est pas bien accueillie. « Elle n’est pas adaptée, estime Marie-Renée Laurent, maire d’Aumessas, et c’est très lourd financièrement pour notre petite commune. » Un constat partagé par Isabelle Curti, directrice du regroupement pédagogique intercommunal (RPI), et par Christel Viot-Carvalho, professeure des écoles à Aumessas. Le village fait partie d’un RPI entre les communes d’Aumessas, Bez-et-Esparon, Arre et Arrigas. L’école maternelle, comptant une vingtaine d’enfants, est à Aumessas. Malgré une pétition signée par des parents demandant un report de la mise en place de la réforme, la commune se voit obligée de l’appliquer à la rentrée. Le temps périscolaire sera pris en charge par deux membres du personnel municipal, une Atsem (agent spécialisé des écoles maternelles) et une animatrice en formation. Il durera trois quarts d’heure lors de la pause méridienne. « Ce ne sera pas du périscolaire, ce sera un temps méridien un petit peu amélioré, regrette Christel Viot-Carvalho. Cependant, connaissant les personnes qui s’occuperont du périscolaire, je suis tout à fait sereine et, si je peux les aider, je le ferai volontiers, dans l’intérêt des enfants. » Tributaire de l’unique ramassage scolaire à 16 h 10, l’école ne peut pas organiser de périscolaire le soir, moment pourtant le plus approprié selon l’enseignante. Au regard de cette contrainte, « un temps périscolaire pour notre maternelle, c’est du non-sens », constate-t-elle.
Devant le manque de moyens, la maire d’Aumessas propose un atelier autour des livres, la bibliothèque, « assez fournie pour un petit village », étant proche de l’école. « Un des deux employés municipaux pourrait organiser des travaux manuels. Et la seconde personne pourrait amener un autre petit groupe pour lire », imagine Isabelle Curti. Une réunion devait avoir lieu durant l’été entre Marie-Renée Laurent et les personnes en charge du périscolaire pour préciser leur rôle à la rentrée. « Un périscolaire de qualité, c’est proposer des activités qui ne sont pas prévues ou sont peu développées par l’école. Cela peut être des jeux, du cirque, des activités physiques, artistiques, ou des sorties dans la nature », avance Flore Bernard-Lavillonnière. Mère d’un petit garçon qui entre en maternelle, elle souhaite s’impliquer l’année prochaine, comme parent d’élève, pour tenter de changer la situation.