Parutions de la semaine
dans l’hebdo N° 1317 Acheter ce numéro
Une vie politique
Daniel Defert, entretiens avec Philippe Artières et Éric Favereau, avec la collaboration de Joséphine Gross, Seuil, 368 p., 22 euros
La belle photo de couverture laisse deviner la présence qui marqua profondément la vie de Daniel Defert : celle de Michel Foucault, que l’on aperçoit, un peu flou, à côté du visage poupin du futur fondateur de l’association Aides. Interrogé par l’historien Philippe Artières et Éric Favereau, journaliste « Santé » à Libération, Daniel Defert livre pour la première fois le récit de sa vie. Une vie très politique : il découvre avec son homosexualité les discriminations liées, puis viennent Mai 68, la proximité avec les « maos », la fondation du Groupe information prisons, aventure dans laquelle il entraîne son compagnon, Michel Foucault. Et après la disparition de celui-ci en 1984, due au sida, la lutte contre l’épidémie, l’accompagnement des malades et le combat pour la découverte puis l’accès aux traitements. Un beau livre. Tout pour tous !
L’expérience zapatiste,
une alternative concrète au capitalisme
Guillaume Goutte, éd. Libertalia, 104 p., 8 euros.
On les avait presque oubliés ! Pourtant, depuis vingt ans et l’insurrection – armes à la main (mais sans avoir tiré de coups de feu, ou presque) – advenue au Chiapas le 1er janvier 1994, les rebelles zapatistes, emmenés par le fameux sous-commandant Marcos, tiennent bon. En rendant leur dignité à plusieurs dizaines de milliers d’Indiens du sud du Mexique, l’EZLN a bel et bien construit une contre-société, alternative concrète au capitalisme néolibéral mondialisé qui, ailleurs en Amérique latine, écrase d’abord les peuples indigènes. Une véritable enquête dans ce territoire « libéré ».
Libéral-réac
Les racines réactionnaires du néolibéralisme
Jérémy Perrin, éd. François Bourin, 248 p., 18 euros
Les libéraux, et a fortiori ceux qui vantent le néolibéralisme, se targuent toujours de représenter la « modernité » et le « progrès ». Ayant remisé les théories keynésiennes, le marxisme, voire simplement l’idée de redistribution et de partage des richesses, au rang des vieilleries idéologiques. Au nom de l’efficacité et du bon fonctionnement de l’économie mondiale que leurs « trouvailles » ont entièrement conquise. En montrant combien le conservatisme et la réaction ont profondément et d’emblée nourri la pensée néolibérale, ce petit livre incisif et pédagogique vient apporter un démenti bien senti à cette fable trop souvent entendue. Quand le Tea Party, les « quenelles » et autres « manifs pour tous », loin de s’y opposer, constituent un véritable « affluent » du torrent inégalitaire néolibéral.
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