Gari

Les Gari, ou groupes d’action révolutionnaires internationalistes, ont réuni, dans les années 1970, des activistes qui se sont notamment montrés solidaires avec des militants espagnols faits prisonniers et menacés de mort par Franco. Pour cela, ils ont notamment monté un gros coup en 1974 : l’enlèvement de Balthazar Suarez, directeur de la banque de Bilbao à Paris, en échange de la libération de leurs camarades espagnols. Le réalisateur Nicolas Réglat est trop jeune pour avoir connu cette histoire, mais, fils d’un des membres des Gari, il en connaît le parfum. Il a fait ce film, Gari, avec un certain nombre des activistes de l’époque, pour mieux la connaître et la transmettre. Seule une BD, Rapto en Paris, racontait l’affaire de l’intérieur et en détail, mais elle n’a jamais été publiée. Nicolas Réglat ouvre justement son film avec des images animées (qui rappellent la BD ainsi que le trait de Valse avec Bachir ) en guise d’introduction. Puis l’histoire est racontée par le menu par les différents protagonistes, les uns faisant écho aux autres, parfois avec quelques distorsions. Ainsi, le film se fait aussi archive de la mémoire d’une lutte qui, elle aussi, était vouée à la clandestinité.