« Jef Klak » : Des nouvelles fraîches

La revue Jef Klak propose critique sociale et expériences littéraires.

Jean-Claude Renard  • 2 octobre 2014 abonné·es

Avec près d’une centaine de titres diffusés en kiosque, la presse quotidienne algérienne semble étonner par sa pluralité et sa liberté de ton à l’égard du président Bouteflika et de la bureaucratie étatique en place. Mais, prévient Raphaël Kempf, « entre soumission à des intérêts privés, répression ciblée des journalistes et autocensure généralisée, la diversité des journaux algériens ne fait que compléter la stratégie bien huilée d’un pouvoir politique peu enclin à la liberté d’expression ».

Ce coup de projecteur sur la presse en Algérie est l’un des reportages forts de cette nouvelle revue diffusée en librairie (à 5 000 exemplaires), Jef Klak, créée à l’initiative du collectif éponyme (signifiant l’homme de la rue en Flandre). On trouve encore dans cet opus inaugural de plus de 300 pages (31,5×21 cm), avec une esthétique appuyée, un portrait de l’écrivain pragois Jaroslav Hasek, un portfolio de la Bourse en 1983, une critique de la série les Revenants, un regard sur les longues peines, une chronique sur le master de création littéraire à Paris-VIII, la copie d’un manuel distribué dans les rues du Caire en 2011, ou comment protester sans se faire épingler… Constitué d’une équipe d’une vingtaine de bénévoles, sans publicité et financé par des aides ponctuelles, Jef Klak entend se renouveler tous les six mois. Avec autant de fraîcheur et d’exigence.

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