Les anti-barrage ne cèdent pas
Les travaux ont repris au Testet (Tarn). Malgré de violents assauts des forces de l’ordre, les militants restent mobilisés.
dans l’hebdo N° 1323 Acheter ce numéro
Depuis le 29 septembre, les travaux ont repris sur le chantier de la forêt de Sivens, destinés à la création d’un lac artificiel. Présenté comme un projet d’intérêt général par le conseil général, ce lac devrait permettre de soutenir l’étiage du Tescou, un petit affluent du Tarn, et de sécuriser l’approvisionnement en eau des fermes avoisinantes. Mais les opposants au barrage, dont certains occupent le site depuis juin 2013, dénoncent son coût environnemental et financier trop élevé. En effet, le montant des travaux s’élèverait à 8,4 millions d’euros, ferait disparaître treize hectares de zones humides et servirait, selon ses détracteurs, un modèle d’agriculture dépassée.
Un militant du Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet rapporte que les forces de l’ordre se montrent de plus en plus agressives, dans le but de « casser le moral des militants ». Elles ont ainsi récemment brûlé les affaires personnelles de certains, comme des papiers d’identité. Ce geste brutal ne décourage pas pour autant les opposants, dont certains affirment que « plus on les dépouille, moins ils ont à perdre dans le combat ». De violents affrontements ont ainsi opposé CRS et militants, faisant treize blessés parmi ces derniers. Mardi 7 octobre, le climat était particulièrement tendu après l’intervention du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG). Cette unité spéciale de la gendarmerie départementale a envoyé une grenade dans une caravane abritant quatre personnes. L’une d’entre elles, touchée à la main, a dû être hospitalisée. Le préfet, de son côté, a assisté au démantèlement d’un camp.
Pour le moment, les travaux ont donc repris, mais il ne s’agit encore que de l’étape de terrassement. La prochaine étape, celle du décapage (enlèvement des souches et mise à nu des terrains), aura lieu quand les experts envoyés par Ségolène Royal pour évaluer le projet et en discuter avec les militants auront rendu leur rapport à la ministre de l’Écologie. Les opposants au projet sont aujourd’hui suspendus à la réponse de cette dernière.