Les principaux « assistés »
Sébastien Fontenelle livre un brûlot sur les aides à la presse la plus libérale.
dans l’hebdo N° 1325 Acheter ce numéro
C’est l’histoire d’une vaste gabegie. À regarder la répartition des quelque 400 millions d’euros versés chaque année à la presse, on observe qu’en 2013 le Figaro a perçu 16,1 millions d’euros, contre 6,3 millions pour l’Express, 4,6 millions pour le Point ou 1 million pour Valeurs actuelles. De quoi inciter le chroniqueur Sébastien Fontenelle à rappeler dans ce brûlot chargé d’ironie, Éditocrates sous perfusion, combien cette presse, « en même temps qu’elle ensevelit l’État sous une avalanche d’exhortations à mieux maîtriser ses dépenses […], se gave de subventions étatiques ». Et de pointer Serge Dassault, à la tête du Figaro, dénonçant « le cancer de l’assistanat », réclamant de « supprimer toutes les aides ». Au Point, Franz-Olivier Giesbert n’est pas en reste, tout comme Christophe Barbier dans l’Express.
In fine, souligne Fontenelle, « les mêmes forgerons de l’opinion » érigés conte l’État dispendieux sont les « principaux bénéficiaires de ses libéralités » ! Et, forcément, « aucun de ces titres n’a exigé l’abolition de ses rentes égoïstes ». Sans épargner le Monde, Libé ou encore la presse télé, l’auteur insiste ainsi sur le manque d’outils pour mesurer l’efficacité des aides, une répartition mal adaptée qui ne garantit en rien le pluralisme, avant de prôner une autre distribution vers des titres « véritablement citoyens ».