Mort de Rémi Fraisse : les propos indignes d’un élu socialiste

Michel Soudais  • 28 octobre 2014 abonné·es
Mort de Rémi Fraisse : les propos indignes d’un élu socialiste

Le président du conseil général et (nouveau) sénateur du Tarn , Thierry Carcenac (PS), à l’origine du projet de barrage contesté sur le Tescou, a jugé hier « stupide et bête » la mort du jeune étudiant toulousain, Rémi Fraisse, dimanche, à l’issue d’une manifestation contre ce projet : «  Mourir pour des idées, c’est une chose, mais c’est quand même relativement stupide et bête. »

Il n’est pas certain que l’élu, mal à l’aise, lors de la conférence au cours de laquelle il a tenu ces propos, en ait mesuré toute la portée[^2].

Cette phrase suscite de nombreuses réactions indignés. « Indigne », « dégoût », « affligeant », « minable », « abjection » figurent parmi les mots les plus employés sur les réseaux sociaux où ces propos sont dénoncés. Y compris par des responsables politiques. Pour François De Rugy, coprésident du groupe Ecologiste à l’Assemblée nationale, M. Carcenac « ajoute à l’entêtement l’indécence » . « Combien sont morts pour que Carcenac ait le droit de parler ? » interroge Martine Billard, secrétaire nationale du Parti de gauche. Même la présidente du MJS, Laura Slimani fait part de son « envie de vomir »  :

Nombreux sont ceux qui, à l’instar du chroniqueur de France-info, Guy Birenbaum qui estime que « ce qu’a dit monsieur Carcenac est infiniment plus choquant que ce qu’a écrit @gerardfiloche  » et « attend l’indignation du Premier ministre » , réclament des responsables socialistes qu’ils condamnent les propos de leur camarade. C’est le cas de l’association ATTAC qui, dans un communiqué, demande sa démission pour ces propos.
Des propos qui, si l’on y réfléchit bien, sont également une insulte à tous ceux qui, à une époque où c’était noble, sont « morts pour des idées »…

[^2]: Celle-ci a aussi échappé aux journalistes du Tarn libre puisque cette phrase ne figure pas dans leur long verbatim de cette conférence de presse.

Pour aller plus loin…

Après Mazan, comment faire pour que les hommes arrêtent de violer ?
Analyse 20 décembre 2024 abonné·es

Après Mazan, comment faire pour que les hommes arrêtent de violer ?

La photojournaliste Anna Margueritat a suivi l’intégralité du procès des violeurs de Mazan. Après le verdict rendu jeudi 19 janvier, elle revient sur les violences entendues au quotidien et celles qui continueront.
Par Anna Margueritat
Mazan : tous coupables, et après ?
Parti pris 20 décembre 2024

Mazan : tous coupables, et après ?

Le procès des violeurs de Mazan s’est terminé jeudi 19 décembre, avec la condamnation des 51 hommes accusés. Il clôt une séquence judiciaire qui a été largement scrutée, et qui a révélé l’ampleur de ce qu’il reste à faire en matière de lutte contre les violences sexuelles.
Par Salomé Dionisi
De l’analyse faciale dopée à l’IA dans les bureaux de tabac, « des produits illégaux »
Surveillance 20 décembre 2024 abonné·es

De l’analyse faciale dopée à l’IA dans les bureaux de tabac, « des produits illégaux »

Depuis quelques semaines en France, un dispositif s’installe progressivement chez les buralistes. Le MyCheckr Mini permet, en théorie, d’estimer l’âge des clients pour limiter la vente aux mineurs. La Cnil et la Quadrature du Net s’inquiètent de l’atteinte potentielle aux libertés fondamentales.
Par Thomas Lefèvre
Chère appli, fais-moi des ami·es
Applications 18 décembre 2024 abonné·es

Chère appli, fais-moi des ami·es

La solitude, particulièrement dans les grandes villes, peut être un moment difficile, synonyme d’ennui, voire d’anxiété. Depuis quelques années, des solutions numériques permettent de rencontrer du monde pour partager des activités conviviales.
Par Élise Leclercq