Syrie : La bataille de Kobané
La guerre contre l’État islamique se concentre sur la grande ville à la frontière turque.
dans l’hebdo N° 1322 Acheter ce numéro
L’organisation de l’État islamique (EI) tentait toujours, mardi, de prendre la ville de Kobané (Aïn Al-Arab), défendue par des combattants kurdes. La conquête de cette ville stratégique, située à l’extrême nord de la Syrie, sur la frontière turque, permettrait aux jihadistes de contrôler un vaste territoire jusqu’aux portes de Bagdad. Malgré une résistance acharnée, les combattants des Unités de protection du peuple kurde (YPG), la principale milice kurde syrienne, avaient dû céder trois quartiers de la ville, en partie vidée de sa population qui redoute les exactions des jihadistes.
Si cet affrontement, qui dure depuis trois semaines, est évidemment d’abord militaire, il se déroule aussi sur un arrière-plan politique. Après bien des hésitations, la Turquie a accepté d’entrer dans la coalition. Mais pas au point de venir en renfort des Kurdes, dont le régime d’Ankara redoute les revendications d’indépendance qui pourraient encourager une mobilisation des Kurdes de Turquie. Par ailleurs, les affrontements de Kobané soulignaient aussi les limites de la coalition conduite par les États-Unis. Si les frappes de l’aviation ont permis de détruire des raffineries aux mains des jihadistes, et des transports de troupes de l’EI, elles sont impuissantes dans les combats de rues. Un militant kurde, cité par l’AFP, confirmait bien que les avions de la coalition avaient frappé des positions de l’EI aux abords de la ville, mais sans réellement entraver l’avancée des jihadistes.