Des députés UDI, UMP, DLF et… FN cosignent une proposition de loi

Michel Soudais  • 5 novembre 2014 abonné·es
Des députés UDI, UMP, DLF et… FN cosignent une proposition de loi
© Photos: AFP et Citizenside

L’union de la droite avance. Trente-sept députés de droite, d’extrême droite et du soi-disant « centre » viennent de cosigner une proposition de loi constitutionnelle. Déposée la semaine dernière, cette dernière propose que le président de la République soit élu pour un mandat de sept ans non renouvelable, a annoncé mardi son premier signataire, Jean-Pierre Decool (UMP).
La proposition de loi constitutionnelle enregistrée sous le n° 2323 est notamment signée de Gilbert Collard (FN), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Yannick Favennec et Philippe Folliot (UDI), Julien Aubert, Lionnel Luca, Lionel Tardy et Jacques Pélissard (UMP).

Le septennat non renouvelable est une vieille proposition du FN . Jean-Marie Le Pen, alors président du FN, l’avait défendu ainsi en 2000 lors du référendum sur le quinquennat, pour lequel il avait appelé à voter « non » :[textmarker_2<-]
« Je suis pour le septennat non renouvelable qui permet d’empêcher la campagne électorale permanente que nous connaissons aujourd’hui entre le président et le Premier ministre à l’exclusion de tous les autres [à] La sagesse consiste à ne modifier que ce qu’il est indispensable de modifier. »Elle figurait encore dans la « grande réforme institutionnelle » que proposait Marine Le Pen, lors de la campagne présidentielle de 2012.

Les cosignataires UMP, UDI, DLF partagent avec le FN un même souci : mettre le monarque républicain à l’abri des pressions, notamment électorales, privant ainsi les électeurs de la possibilité de le sanctionner. « Avec [le septennat non-renouvelable], le chef de l’État n’est plus soumis à la pression permanente du souci de sa réélection, et a de ce fait la capacité de prendre le recul nécessaire sur la politique et les réformes menées. De même, le gouvernement retrouve son rôle originellement prévu par la Constitution, et le Parlement sa force de contre-pouvoir législatif » , argumente Jean-Pierre Decool dans un communiqué.
Lors de l’examen du projet de loi sur le mariage pour tous, des députés UMP et FN avaient déjà présenté des amendements communs, avec cette proposition de loi commune un nouveau pas dans la collaboration droite-extrême droite est franchi.

Politique
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