La famille de Rémi Fraisse interpelle François Hollande
A quelques heures de l’intervention télévisée du président de la République , la famille de Rémi Fraisse a demandé à François Hollande de faire la lumière sur les circonstances de la mort du jeune homme, tué par une grenade offensive lancée par les gendarmes dans la nuit du 25 au 26 octobre à Sivens (Tarn). L’avocat de la famille de Rémi Fraisse, Arié Alimi, a interpellé François Hollande sur «plusieurs éléments qui ressortent des témoignages et révélations» qui leur sont parvenus sur la mort de leur fils, dans une déclaration lue devant la presse.
« Pourquoi, alors que les militaires le voient expressément tomber à la suite de l’explosion de la grenade, que les circonstances de sa mort sont connues dès cet instant, la vérité sur la mort de notre enfant et frère n’a-t-elle pas été immédiatement révélée ? »
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Selon Me Alimi , « les éléments qui sont parvenus (à la famille) établissent sans l’ombre d’un doute » que les gendarmes ont compris le lien direct entre l’explosion de la grenade et la chute du jeune homme. La famille se demande également pourquoi « le préfet du Tarn a appelé à une extrême sévérité à l’égard des manifestants du barrage de Sivens » et pourquoi « des militaires en si grand nombre et surarmés étaient présents en face du rassemblement pacifique auquel Rémi participait alors qu’il n’existait ni bien, ni personne à protéger ce soir là» . Enfin, ils demandent également « pourquoi ces militaires ont délibérément jeté une grenade contenant exclusivement des explosifs (…) en direction de notre enfant et frère » .
« M. le Président, nous vous demandons solennellement (…) de nous apporter ces réponses, pour nous permettre d’inhumer notre fils et frère dans la vérité, commencer à faire notre deuil et que plus jamais un tel drame ne puisse se reproduire. »
Dans la même déclaration, la famille a demandé « expressément aux médias, mais également à toute personne, quelle que soit sa fonction, son bord ou ses opinions » de ne pas se rendre aux obsèques. « A défaut, nous ressentirions cette présence comme une offense à l’encontre de la mémoire de Rémi. » Me Alimi a par ailleurs précisé que la crémation de Rémi Fraisse a été interdite par la justice « pour éventuellement permettre d’autres expertises à venir » dans le cadre de l’enquête.