Austérité : Une société qui s’effondre
La fuite en avant libérale et les politiques d’austérité budgétaire sont en train de créer une rupture sociale d’ampleur en s’attaquant aux protections et aux régulations collectives.
dans l’hebdo N° 1330 Acheter ce numéro
Le gouvernement, lancé dans une fuite en avant libérale et dans des politiques d’austérité budgétaire à n’en plus finir, est en train de créer une rupture sociale d’ampleur en s’attaquant aux protections et aux régulations collectives. Ce qui nous permet de décrire cette régression sociale, ce sont les témoignages des « perdants » de la compétitivité. Mais ce sont aussi les études des organisations caritatives et de solidarité internationale, et celles d’institutions comme l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes) ou l’Insee. Tous s’inquiètent d’une société de « l’exclusion, de la désinsertion sociale et de la précarité », pour reprendre les termes de Vincent de Gaulejac. Le sociologue note qu’il y a vingt ans la volonté politique de répondre à ces reculs sociaux existait. Or, aujourd’hui, les institutions chargées de réinsérer les plus fragiles produisent elles-mêmes de l’exclusion. L’Onpes relève que les dépenses de protection sociale diminuent depuis 2011, faisant peser sur les plus démunis les plans de réduction des dépenses publiques. Et la pauvreté s’enracine dans notre société, constate le baromètre Ipsos du Secours populaire, tandis que le sentiment de solidarité s’effrite, renchérit le Crédoc. Après cette année noire pour les salariés précaires, les retraités, les chômeurs, comme le dénoncent les associations de chômeurs, il serait temps que le gouvernement mesure la portée de ses politiques sur cette part grandissante de notre société. Laquelle s’enfonce dans une précarité et une pauvreté sans fin.
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