Incident au conseil municipal de Neuilly
Un conseiller municipal UMP qui s’inquiète des positions d’un député-maire UDI, hostile au droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) : l’anecdote est inhabituelle.
Hier, le conseil municipal de Neuilly s’est soldé par un accrochage entre Franck Keller, conseiller municipal UMP, et le député-maire UDI Jean-Christophe Fromantin. En cause, le refus de ce dernier de répondre à une question sur les conséquences de son vote contre le texte réaffirmant le droit à l’IVG à l’Assemblée nationale le 26 novembre.
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Un vote controversé que le député-maire n’apprécie pas qu’on remette sur la table. Ce que s’est empressé de faire Franck Keller.
Lors du dernier Conseil municipal de Neuilly, le conseiller municipal UMP s’est inquiété des conséquences de ce vote sur la politique du député-maire :
« Comment les Neuilléens peuvent-ils être assurés que vous ne ferez pas de pressions, comme cela se passe dans certains endroits, sur les médecins qui font des avortements à Neuilly, sachant que vous êtes le Président du conseil d’administration de l’hôpital de Neuilly ? »
En réponse, Jean-Christophe Fromentin a conclu le conseil sans répondre à la question posée. Une réaction agacée que Franck Keller ne s’est pas privé de filmer.
Voir la vidéo en ligne sur Youtube :
Contacté par Politis , Jean-Christophe Fromantin n’a pas souhaité commenter davantage cet incident, considérant que le conseil municipal n’était pas le lieu pour cette question et qu’il avait déjà justifié sa position sur l’IVG en novembre, en réponse à des critiques de son propre parti.
Le député-maire s’était en effet attiré les foudres de plusieurs membres de l’UDI en votant contre la résolution sur le droit à l’avortement. Certains, comme Chantal Jouanno, l’avaient même invité à quitter sa formation politique, où il n’avait « pas vraiment sa place » .
En réponse, le député-maire de Neuilly avait tenté de justifier sa position, arguant que le texte ne réaffirmait en rien le projet de Simone Veil, dans lequel il s’agissait « d’ouvrir une dérogation au principe de protection de l’être humain » . «[La] transformation [de cette dérogation] en droit fondamental […] ouvre la banalisation de l’avortement, affirme-t-il sur son site, et marque un changement profond au principe d’exception qui prévalait jusqu’à présent » .