Vers un autre Sivens ?
En Isère, une ZAD s’est constituée à Roybon contre un projet de Center Parcs.
dans l’hebdo N° 1330 Acheter ce numéro
Un aéroport, un barrage, un golf… et maintenant, un Center Parcs. Une nouvelle « zone à défendre » (ZAD) vient de se constituer à Roybon, en Isère, pour s’opposer à la construction d’un village de tourisme par Pierre et Vacances. Un projet lancé par le groupe en 2007, lequel envisage d’installer 1 000 cottages en bois pouvant accueillir 5 600 occupants, ainsi que des restaurants et des commerces autour d’une « bulle tropicale », avec piscine et jacuzzis, pour un budget de 370 millions. Le site devrait employer 390 équivalents temps plein et le chantier s’étalera sur deux ans ( Libération ). Une occasion de redynamiser la région pour les partisans de l’opération. Sauf qu’elle implique le défrichement d’une partie de la forêt de Chambaran et la destruction d’une zone humide « à protéger prioritairement », d’après le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux.
L’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, la direction régionale de l’environnement et le Conseil national de protection de la nature auraient rendu un avis négatif. Et les trois commissions d’enquêtes publiques auraient émis douze objections au titre de la loi sur l’eau. Mais le 20 octobre, le préfet, Richard Samuel, a signé les arrêtés autorisant les travaux. Quarante hectares de forêt auraient déjà été rasés. L’association Pour les Chambaran sans Center Parcs (PCSCP), créée en 2009, réunit plus de 600 adhérents qui crient au « déni de démocratie ». Le 30 novembre, ils étaient près de 1 000 personnes à Roybon pour se « réapproprier la forêt de Chambaran volée par Pierre et Vacances pour 30 centimes le mètre carré ». « En plus d’être inutile, ce projet se réalise avec de l’argent public », alerte un « Camille » [^2]. Les zadistes occupent la maison forestière de la Marquise, propriété abandonnée de l’Office national des forêts, et présentée comme la base arrière de la lutte.
[^2]: Le prénom générique que se donnent les occupants des ZAD.