Arte, envoyé spécial en terres méconnues

La chaîne franco-allemande diffuse le 500e numéro de son magazine de reportage.

Jean-Claude Renard  • 15 janvier 2015 abonné·es
Arte, envoyé spécial en terres méconnues
Arte reportage , samedi 17 janvier, à 18 h 35, sur Arte. À suivre, le samedi 24 janvier, par une nuit « Arte reportage », avec la diffusion de 33 reportages ayant marqué la décennie.

«À quoi servent les casques bleus ? » L’enquête est signée Michel Dumont et Oliver Besson, autour de l’action des soldats de l’ONU dans le Nord-Kivu, en République démocratique du Congo. Une autre enquête est consacrée à Tripoli, « capitale du chaos », au cœur d’une Libye déchirée par la guerre civile, filmée par Charles Empatz et Pierre Creisson. Présentés par Andrea Fies et William Irigoyen, ce sont là deux reportages marquant le 500e numéro du magazine « Arte reportage », tourné vers l’international, comme à son habitude. Un magazine créé il y a plus de dix ans, en 2004, avec la volonté de couvrir différents sujets sur tous les continents, où l’on retrouve régulièrement certaines thématiques : le sort des femmes, celui des enfants, l’environnement, la démocratie. Après dix ans de reportages, Marco Nassivera, son premier rédacteur en chef, aujourd’hui directeur de l’information de la chaîne, et Philippe Brachet, son actuel rédacteur en chef, peuvent en dresser le tableau : les caméras se sont installées dans 150 pays, réalisant plus de 1 400 sujets. Si l’actualité, « brûlante ou récurrente », dicte le choix de certains reportages, le magazine revendique de « trouver des angles originaux » et de « s’intéresser à un pays avant qu’il ne devienne à la mode, de suivre un pays ou des personnes dans la durée ». Il s’agit d’être sur le terrain. Haïti en est un exemple, ou le portrait de la première femme à avoir remporté une mairie dans le nord du Mali.

Sujet rare s’il en est, comme l’était le tout premier reportage du magazine, en 2004, réalisé par Manon Loizeau, sur une maternité à Grozny, dans une Tchétchénie en guerre. Le reportage donnait le ton, dont ne s’est jamais départi le magazine : on se souvient qu’en septembre et en octobre « Arte reportage » avait consacré plusieurs de ses numéros aux camps de réfugiés, à Beldangi, au Népal, à Erbil, en Irak, ou encore au camp de Burj el-Barajneh, au Liban. Une série bimédia exceptionnelle, tant sur le fond que sur la forme, laissant carte blanche à des cinéastes comme Pierre Schoeller et Régis Wargnier, sur lesquels venaient s’adosser des écrivains et des bédéistes, constituant l’essence même du magazine : sans spectacularisation et non sans rigueur. Un dernier épisode, signé Claire Denis, est déjà prévu, sur le camp de Bredjing, au Tchad.

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