Hollande et Obama accourent à Ryad

Les dirigeants du monde entier se précipitent dans la capitale saoudienne pour présenter leurs condoléances au successeur du roi Abdallah.

Marie Roy  • 26 janvier 2015
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Hollande et Obama accourent à Ryad
© Photo: François Hollande présente les condoléances de la France au nouveau roi Salam, le 24 janvier (YOAN VALAT / POOL / AFP).

Qu’est-ce qui a fait courir à Ryad François Hollande, Barack Obama, et bien d’autres, dont le Russe Dimitri Medvedev, au lendemain de la mort du roi Abdallah d’Arabie saoudite ? La réponse tient sans doute en un mot : pétrole. L’empressement de ces chefs d’Etats et de gouvernements à se rendre dans la capitale saoudienne pour présenter leurs condoléances au nouveau monarque, Salmane, demi-frère du défunt, est sans doute le signe le plus cynique de realpolitik qui se puisse donner dans le monde d’aujourd’hui. Le pays est en effet l’un des plus rétrogrades de la planète. On y fouette, on y ampute, on y décapite. Comme ces jours-ci encore, le bloggeur, Raif Badawi, condamné à dix ans de prison et à mille coups de fouet, ou cette femme, Laila Bint Abdul Muttalib Basim, décapitée en place publique alors qu’elle clamait son innocence du meurtre dont on l’accusait.

Sans parler de l’oppression qui pèse quotidiennement sur les femmes. Mais voilà ! La dynastie des Saoud a la main sur 15,9% des réserves de pétrole, et elle assure 13,3% de la production mondiale. Et feu le roi Abdallah était réputé l’un des hommes les plus influents et plus riches de la planète (encore le pétrole !). C’est assez pour faire aussi oublier qu’avant de rallier la coalition anti-Daesh en Irak, l’Arabie saoudite a financé la secte avec laquelle elle partage certaines pratiques barbares. Et pour faire oublier que le pays est le fief du Wahhabisme, le courant le plus rétrograde de l’islam, qui diffuse dans le monde arabe et dans les pays occidentaux une influence que nos dirigeants occidentaux disent combattre chaque jour. Cherchez la contradiction !

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