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Politis est un journal qui appartient à celles et ceux qui le conçoivent, l’écrivent, le fabriquent, et le lisent.
dans l’hebdo N° 1337 Acheter ce numéro
L’un des effets collatéraux de la tragédie du 7 janvier , c’est une prise de conscience de la situation de la presse indépendante. Espérons que ce sursaut de lucidité ne sera pas éphémère. Mais qu’est-ce qu’un journal indépendant ? Assurément, c’est d’abord un journal qui n’est pas entre les mains de grands groupes industriels et financiers qui dictent ou suggèrent aux journalistes des articles conformes à leurs intérêts commerciaux et personnels, et de stricte orthodoxie libérale. C’est un journal qui appartient à celles et ceux qui le conçoivent, l’écrivent, le fabriquent, et le lisent. Du premier jour, en 1988, les fondateurs de Politis ont voulu que leur journal corresponde à cette définition. Les équipes qui se sont succédé n’ont jamais transigé avec ce principe. C’est ainsi qu’aujourd’hui, l’actionnaire principal de Politis est une association, Pour Politis , dont les membres sont des lecteurs et des salariés.
Mais l’indépendance d’un journal ne répond pas seulement à des critères économiques et structurels. Elle est aussi morale. C’est une exigence professionnelle. Notre engagement n’est jamais dicté par un a priori idéologique ou par un réflexe grégaire. L’actualité récente l’a montré : Politis ne craint pas d’affronter le consensus, sans chercher non plus à s’en distinguer par esprit de système. Cette indépendance morale suppose, bien sûr, le respect des faits et le discernement. Les événements sont rapportés et analysés distinctement, sans que soit recherchée artificiellement une cohérence globale. Il s’efforce d’être fidèle à cette exigence. Notre journal récuse la notion de « ligne », même si son équipe et ses lecteurs se retrouvent autour de valeurs de gauche et de principes forts.
Politis ne recule pas devant la complexité du monde. De cette complexité, il rend compte aussi par des débats et une interactivité qu’Internet rend possible. C’est notre fierté de journal indépendant de ne pas céder à la tentation de la simplification et de l’immédiateté, de prendre le temps d’analyser et décrypter. Le temps de la réflexion. Mais c’est aussi une gageure économique. La complexité se vend mal. Elle ne mobilise pas les médias audiovisuels devenus aujourd’hui des relais indispensables pour la presse écrite. Politis paie le prix de son indépendance par une fragilité économique et une insuffisante visibilité. Les projets de développement s’en trouvent bridés. C’est pourquoi, dans un contexte de crise de la presse, Politis a besoin du soutien de ses lecteurs pour faire entendre sa voix originale. Il en va aussi du pluralisme et de la démocratie.
Une analyse au cordeau, et toujours pédagogique, des grandes questions internationales et politiques qui font l’actualité.