La compagnie Jolie Môme ment !
A l’occasion du centenaire de la première guerre mondiale, la compagnie militante Jolie môme réinterprète la «der des der».
Dans son dernier spectacle, «14/19 la Mémoire nous joue des tours» , la compagnie Jolie Môme propose une relecture de l’histoire de la Première Guerre mondiale. Se plaçant en rupture avec l’histoire officielle, ou plutôt en disant ce qui n’est pas dit dans la grande histoire, la troupe se range une fois de plus dans le camp des « menteurs ».
Par exemple, le conflit finit bien après l’armistice, malgré l’évidence de la date du 11 novembre 1918. Mais ce n’est qu’un des multiples « mensonges » auxquels se livre cette Jolie Môme.
Le spectacle donne à voir toute la logique sociale et militante de cette période au travers du rêve d’une lycéenne d’aujourd’hui, Samantha Labourbe. Cela conduit à des parallèles troublants avec des discours et positionnements belliqueux actuels. Rapprochements qu’il convient d’attribuer à l’inconscient du personnage de la lycéenne projetée un siècle en arrière.
Bien sûr, tout cela est voulu, argumenté et conçu avec l’aide d’historiens. Très pertinent pour certains, caricatural pour d’autres, le regard militant a cela de positif qu’il donne à réfléchir lorsqu’il sait se remettre en cause.
Côté mise en scène et interprétation, le spectacle s’articule autour de chansons, de traits d’humours percutants et de chorégraphies dynamiques savamment distillées pour contrebalancer des scènes dramatiques. Baignés de bleu ou de rouge, les artistes dansent, sautent, chantent, jouent, miment. L’émotion de la salle est palpable et l’instant d’après tout le monde rit.
Un spectacle de Jolie Môme, ce n’est jamais seulement un spectacle. Les débats sont ouverts sur les thèses défendues par la pièce ou les détails historiques, et les artistes accessibles avant et après pour discuter ou être félicités.