EPR : Un aplomb d’acier
dans l’hebdo N° 1350 Acheter ce numéro
Imaginez un pays où le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) annoncerait que l’acier de la cuve de l’EPR en construction à Flamanville comporte une anomalie « sérieuse, voire très sérieuse ». Une anomalie de nature à remettre en cause l’achèvement du réacteur, car ce composant crucial contient et confine le combustible radioactif. Annonçant aussi qu’Areva devra fournir un « très gros travail de plusieurs mois » afin que l’ASN se forge « une conviction très forte » avant de trancher. Au point que des commentaires avertis envisagent la « catastrophe industrielle », car c’est de la même forge (au Creusot) que sont sorties les cuves des deux réacteurs EPR vendus à la Chine.
Eh bien, devant tant d’inhabituelles semonces, on attendrait de la ministre de l’Écologie qu’elle s’en remette sans barguigner aux futures conclusions de l’ASN, réputée indépendante. Au lieu de cela, Ségolène Royal, bien plus experte en aplomb qu’en acier, a jugé « la clarification faite » et qu’après de simples « ajustements de travaux », ceux-ci reprendraient normalement.
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