Zyed et Bouna : les policiers relaxés

Ingrid Merckx  • 18 mai 2015
Partager :
Zyed et Bouna : les policiers relaxés

Non assistance à personne en danger . C’était le motif qui pesait sur les deux officiers mis en cause dans la mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois, en 2005. Poursuivis par la police, les deux adolescents s’étaient réfugiés dans un transformateur électrique où ils se sont électrocutés. Cet événement fut à l’origine des émeutes en banlieue.

En avril 2011, la Cour d’appel de Paris avait accordé un non lieu dans cette affaire, suivant les réquisitions du parquet qui estimait que les policiers n’avaient pas connaissance du danger.

Jean-Pierre Mignard, avocat des familles de Zyed et Bouna, s’était pourvu en en cassation en dénonçant une «volonté effarante d’étouffement» . En octobre 2012, la Cour de cassation avait annulé le non-lieu.

Ce lundi 18 mai au matin, le tribunal correctionnel de Rennes a relaxé les deux policiers : Sébastien Gaillemin et Stéphanie Klein. Ils encouraient jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende.

En voyant des jeunes se diriger vers l’installation électrique le 27 octobre 2005, Sébastien Gaillemin avait indiqué sur les ondes policières: «S’ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau»

Stéphanie Klein, alors stagiaire, avait réceptionné cet appel au standard du commissariat de Livry-Gargan. Le tribunal a décidé que les deux policiers n’avaient pas connaissance d’un danger « certain et imminent » .

À l’annonce de cette décision, les familles auraient crié : « Vous êtes responsables ! », « On ne pardonne pas » .

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

François Turpeau, un « jaune » qui cultive l’écoute
Portrait 4 décembre 2024 abonné·es

François Turpeau, un « jaune » qui cultive l’écoute

À la tête de la Coordination rurale de la Vienne, le céréalier, viticulteur et cultivateur d’échalions défend la ligne nationale du syndicat. Mais, au niveau local, celui qui est aussi vice-président de la chambre d’agriculture maintient un dialogue franc avec les écologistes et les autres syndicalistes.
Par Mathilde Doiezie
Agriculteurs : vivre ou nourrir, faut-il choisir ?
Économie 4 décembre 2024 abonné·es

Agriculteurs : vivre ou nourrir, faut-il choisir ?

Au cœur de la détresse des exploitants : la rémunération globalement bien trop faible, en dépit de fortes disparités. La question, pourtant, peine à faire l’objet de véritables négociations et à émerger dans le débat public.
Par Vanina Delmas
La Coordination rurale contre l’État et les écolos
Enquête 4 décembre 2024 abonné·es

La Coordination rurale contre l’État et les écolos

Le syndicat est en première ligne dans la mobilisation des agriculteurs et assume des méthodes musclées pour obtenir ce qu’il veut. Une façon de s’imposer comme le représentant de « tous les agriculteurs » à deux mois des élections professionnelles.
Par Pierre Jequier-Zalc
À Sevran, une scène à la maison
Reportage 4 décembre 2024 abonné·es

À Sevran, une scène à la maison

Dans cette ville de Seine-Saint-Denis, le théâtre La Poudrerie se produit chez l’habitant·e depuis treize ans. Une initiative gratuite qui ravit la population et qui permet au débat d’exister d’une nouvelle façon.
Par Élise Leclercq