Zyed et Bouna : les policiers relaxés
Non assistance à personne en danger . C’était le motif qui pesait sur les deux officiers mis en cause dans la mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois, en 2005. Poursuivis par la police, les deux adolescents s’étaient réfugiés dans un transformateur électrique où ils se sont électrocutés. Cet événement fut à l’origine des émeutes en banlieue.
En avril 2011, la Cour d’appel de Paris avait accordé un non lieu dans cette affaire, suivant les réquisitions du parquet qui estimait que les policiers n’avaient pas connaissance du danger.
Jean-Pierre Mignard, avocat des familles de Zyed et Bouna, s’était pourvu en en cassation en dénonçant une «volonté effarante d’étouffement» . En octobre 2012, la Cour de cassation avait annulé le non-lieu.
Ce lundi 18 mai au matin, le tribunal correctionnel de Rennes a relaxé les deux policiers : Sébastien Gaillemin et Stéphanie Klein. Ils encouraient jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende.
En voyant des jeunes se diriger vers l’installation électrique le 27 octobre 2005, Sébastien Gaillemin avait indiqué sur les ondes policières: «S’ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau»
Stéphanie Klein, alors stagiaire, avait réceptionné cet appel au standard du commissariat de Livry-Gargan. Le tribunal a décidé que les deux policiers n’avaient pas connaissance d’un danger « certain et imminent » .
À l’annonce de cette décision, les familles auraient crié : « Vous êtes responsables ! », « On ne pardonne pas » .
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