Athènes et la troïka signeront-ils ?
Face aux conséquences d’un Grexit, les créanciers se montrent plus conciliants.
dans l’hebdo N° 1359 Acheter ce numéro
Le ton change à quelques jours de l’éventualité d’un saut dans le vide de la zone euro. La balle est désormais « dans le camp des autorités européennes », a estimé lundi le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, alors que les nouvelles propositions présentées par Athènes ont suscité un regain d’optimisme sur les chances de sceller un accord avec la Grèce. Les mesures publiées par Athènes pour éviter au pays le défaut de paiement de 1,6 milliard d’euros de dette au Fonds monétaire international (FMI) constituent « un certain progrès » et « un bon point de départ pour de prochaines discussions », a reconnu la chancelière allemande, Angela Merkel. De son côté, le commissaire européen chargé des Affaires économiques, Pierre Moscovici, s’est dit « convaincu » de la possibilité de trouver un accord cette semaine pour décrocher l’aide internationale de plus de 7 milliards d’euros attendue depuis plusieurs mois par la Grèce.
Surtout, les conséquences d’un Grexit après l’échéance du 30 juin inquiètent les dirigeants de la zone euro, le risque le plus grand étant une « contagion » par les marchés. Les créanciers font aussi peser le risque politique d’une zone euro qui apparaîtrait comme une union monétaire à géométrie variable et à la gouvernance hasardeuse, sans parler du désastre pour l’économie grecque. Dos au mur, les équipes du FMI, de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Commission européenne sont donc contraintes de négocier à nouveau des mesures budgétaires élaborées par le gouvernement grec qui ont peu changé par rapport au « plan complet » de réformes de 47 pages discuté début juin, qui ne « tenaient pas la route », avait alors déclaré le représentant du FMI, Poul Thomsen, lequel avait quitté les négociations.
Ainsi, sur l’épineux sujet du relèvement de la TVA, le gouvernement grec renouvelle sa proposition d’appliquer le taux de TVA le plus bas (6 %) aux médicaments et aux livres, et le maintien de la TVA sur les services et les produits à 13 % et à 23 %. En ce qui concerne la réforme des retraites, Athènes prévoit la suppression des mécanismes de préretraite pour le début de 2016, mais épargne les faibles revenus et les retraités pauvres, ce qui figurait déjà dans les réformes envoyées aux créanciers le 1er juin. Ces mesures étaient loin de répondre à la proposition de ces derniers, exposée le lendemain par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Mais les avis peuvent changer…