Migrants : Réponses minimales
Le gouvernement ne prend pas le virage humanitaire.
dans l’hebdo N° 1359 Acheter ce numéro
Le plan présenté le 17 juin par Bernard Cazeneuve – 9 500 places supplémentaires pour les réfugiés et demandeurs d’asile, 1 500 nouvelles places d’hébergement d’urgence pour les migrants en transit – constitue la réponse officielle aux expulsions violentes des campements de La Chapelle et de la rue Pajol début juin à Paris. « La France doit veiller à strictement respecter le droit d’asile, à abriter les plus vulnérables, à lutter contre les filières et à organiser le retour dans leur pays des migrants irréguliers qui n’ont pas vocation à demeurer sur le territoire français », a déclaré le ministre de l’Intérieur ( le Monde ). « Le nombre de places d’accueil pour les réfugiés et demandeurs d’asile a été initialement sous-évalué, souligne Jean-Claude Mas, de la Cimade, les 265 centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) pouvant accueillir 25 000 personnes sont déjà saturés… »
Autant dire que les annonces du 17 juin valent plutôt mesures de rattrapage que plan d’urgence. « La création de 1 500 places d’hébergement est une première réponse », a commenté la Fnars, qui demande « une mobilisation rapide de ces places, pour éviter la reconstitution de campements à Paris et dans les grandes agglomérations, et stopper les évacuations ». Mais il n’a plus été question d’installer des camps de transit ( Politis n° 1358). Dans les centres de rétention, la situation se dégrade, selon les associations, qui présentent leur rapport annuel le 30 juin. Idem pour les étrangers malades, ont dénoncé, le 16 juin, des associations de défense des migrants en organisant un die-in devant l’Assemblée : « Des pratiques illégales se généralisent : certains préfets court-circuitent les avis des médecins, certains médecins ignorent délibérément les circulaires du ministère de la Santé… et au bout de la chaîne, des personnes gravement malades sont enfermées ou expulsées. »