AFP : désaccord sur les accords

Faute de sources, passe délicate pour l’ensemble de la presse. Depuis le 7 juillet, le fil des dépêches de l’Agence France presse (AFP) est perturbé, sinon interrompu, à la suite d’un mouvement de grève des syndicats de journalistes et techniciens bloquant la diffusion des contenus en langue française. Motif : la renégociation des accords sociaux en vigueur dans l’entreprise. Au sein de l’AFP, comptant 1 350 salariés relevant du droit français (sur 2 260), ces accords sont au nombre de 117. C’est trop pour la direction, laquelle entend notamment imposer un accord unique sur le temps de travail, les congés, les RTT, la qualification des postes et l’évolution salariale.

Dénonçant « le mépris » de la direction et un « déni de dialogue », la CGC, la CGT, FO et SUD ont appelé le 9 juillet à poursuivre la grève, tandis que la CFDT et le SNJ, majoritaires dans la rédaction, ont suspendu le mouvement jusqu’au 20 juillet, date de reprise des négociations. Des négociations sur un nouvel accord qui risquent de s’étirer dans le temps, au moins quinze mois, avec les volontés d’Emmanuel Hoog, PDG de l’agence (dont le mandat a été prorogé de trois à cinq ans, soit jusqu’en 2018), estimant qu’on ne peut pas « conduire une politique sociale et managériale cohérente sur la base de 117 accords différents ». L’enjeu, à l’évidence, est de faire des économies, selon le contrat d’objectifs et de moyens signé avec l’État le mois dernier.