Migrants : L’égoïsme européen
L’UE va devoir se résoudre à une meilleure répartition des exilés.
dans l’hebdo N° 1366 Acheter ce numéro
Après une odyssée à travers l’Irak, la Turquie, la Grèce et la Macédoine, un Syrien accompagné de sa femme et de ses trois enfants explique le 23 août à l’AFP en Serbie : « Je veux être en sécurité et vivre comme un être humain ; c’est pour ça que j’ai choisi l’Europe. » La semaine dernière, débordés, les garde-côtes grecs n’ont cessé de voir affluer de nouveaux exilés sur les îles proches de la Turquie, Athènes ayant déjà enregistré 160 000 entrées sur son sol depuis janvier, quand la Macédoine estime que plus de 42 000 personnes ont traversé son territoire depuis la mi-juin. À l’autre porte d’entrée de l’UE, la marine italienne a secouru plus de 4 500 personnes le 22 août au large de la Sicile. Au total, l’Italie a compté près de 110 000 migrants débarqués depuis le 1er janvier.
Réunis à Berlin, à l’origine sur la crise en Ukraine, François Hollande et Angela Merkel ont appelé les autres États membres de l’UE à adopter une « réponse unifiée », avec une « meilleure répartition » des migrants. Une lente évolution de leurs positions, quand la situation s’aggrave dramatiquement à Calais (voir l’entretien ci-contre). L’Allemagne s’attend à devoir répondre au chiffre sans précédent de 800 000 demandes d’asile en 2015 : « Son plus grand défi depuis la Réunification », selon le vice-chancelier Sigmar Gabriel.