Régionales : EELV se rassemble à gauche

Les écologistes du Nord-Pas-de-Calais-Picardie ont opté massivemment pour une alliance avec le Front de gauche et Nouvelle Donne.

Patrick Piro  • 16 septembre 2015 abonné·es
Régionales : EELV se rassemble à gauche
© Photo : La motion portée par Sandrine Rousseau a obtenu près de 75 % des voix. Saget/AFP

Le vote des militants EELV, samedi dernier, en région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, faisait l’objet d’une attention quasi nationale. Le vote décidait de la stratégie d’EELV au premier tour de l’élection régionale du 6 décembre, dans une circonscription où la forte menace du FN a motivé depuis des mois la pression des socialistes locaux, mais aussi des récents transfuges d’EELV et de leurs proches (François de Rugy, Jean-Vincent Placé, Barbara Pompili, etc.), en faveur d’une alliance avec le PS.

Peine perdue : la motion portée par Sandrine Rousseau (l’une des deux porte-parole nationaux), prônant une liste commune avec le Front de gauche et Nouvelle Donne, a obtenu près de 75 % des voix. Le résultat est sans ambiguïté : il a été acquis plus nettement et avec une participation plus forte qu’en avril dernier, quand les militants avaient choisi Sandrine Rousseau comme cheffe de file régionale. Sitôt connu le résultat, Marie-Pierre Bresson (Lilloise, trésorière nationale) et Christophe Rossignol (conseiller régional Centre) ont démissionné d’EELV. Mais pas la Picarde Barbara Pompili. La coprésidente du groupe des députés écologistes, qui appuyait l’option concurrente – un large rassemblement à gauche comprenant le PS –, a cependant indiqué qu’elle ne soutiendrait pas la liste commune en préparation, et pour laquelle le PG est partant, mais pas le PC. Si elle débouche, Nord-Pas-de-Calais-Picardie rejoindra la région Rhône-Alpes-Auvergne, où une alliance de même profil – également sans le PC – est déjà bouclée. Des discussions sont aussi activement menées dans les régions Paca et Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon pour une alliance EELV-Front de gauche (au complet pour l’occasion), et elles sont « très avancées », explique David Cormand, délégué aux élections chez EELV. On « se parle » également en Pays-de-la-Loire, en Bretagne et dans le Centre. Tout n’est pourtant pas réglé, car le choix des têtes de liste est un point de blocage possible et sérieux, sauf en Rhône-Alpes-Auvergne, où l’on s’est mis d’accord pour que la liste soit pilotée par le binôme Jean-Charles Kohlhaas (EELV) et Corinne Morel-Darleux (PG).

Au Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui trouve les écologistes trop gourmands, souhaite que les partis alliés se mettent d’accord au plan national. Ce qui suppose des arrangements et des compensations d’une région à l’autre pour que chaque parti trouve globalement son compte dans l’équilibre des listes. « Impensable, tranche David Cormand. La tenue d’un Yalta national pour une élection locale est antinomique avec nos pratiques. Nous ne dérogerons pas à nos principes : les discussions doivent se mener à l’échelon régional, sur le principe de l’adhésion à un projet et non pas sur l’accolement de logos de partis politiques. » C’est la position que vient de réaffirmer dans le Journal du dimanche (13 septembre) Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale et cheffe de file EELV en Île-de-France, favorable à une liste de large rassemblement écologiste « de Corinne Lepage [CAP 21] à Mohamed Mechmache [AC le feu]  ». D’ici à la fin septembre, tous les groupes régionaux d’EELV devraient avoir arrêté leur option pour le premier tour.

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