Revoilà la redevance

Sitôt installée dans ses nouveaux murs, Delphine Ernotte, élue présidente de France Télévisions en avril, a tout naturellement annoncé ses priorités : rajeunir l’audience, mener à terme la fusion, très critiquée en interne, des rédactions de France 2 et de France 3, monétiser les contenus du groupe à travers la coproduction, développer le numérique pour concurrencer Amazon et Netflix, créer une chaîne d’information en continu d’ici à 2016, accessible dans un premier temps sur les supports numériques avant une diffusion plus traditionnelle. Mais déjà revient sur la table la question de la redevance. Ou comment conforter des ressources pérennes. Ne serait-ce que pour compenser les baisses de dotations de l’État et la chute du marché publicitaire.

La contribution à l’audiovisuel public s’élève aujourd’hui à 136 euros (contre 113 en Italie et 210 en Allemagne). Au ministère de la Culture, on songe à un élargissement de l’assiette aux smartphones ou aux ordinateurs ; aux Finances, on milite pour une hausse. En octobre dernier, à l’occasion d’un séminaire au CSA, François Hollande avait déjà souhaité une réflexion autour d’un élargissement. L’opposition entre la rue de Valois et Bercy devrait connaître un arbitrage fin septembre, dans le cadre du projet de loi de finances. Dans un contexte de rentrée où le gouvernement prétend relâcher la pression fiscale, ça tombe mal.