Un sommet pour le plan B
L’idée lancée par le Parti de gauche fait déjà débat au sein du Front de gauche.
dans l’hebdo N° 1368 Acheter ce numéro
Le Parti de gauche envisage l’organisation d’un sommet internationaliste sur le plan B, une conférence ouverte qui réunirait des partis et des personnalités (économistes, intellectuels, syndicalistes, associatifs). « Les avancées des uns sont des points d’appui pour tous les partis de l’autre gauche en Europe, expliquait le 18 août Éric Coquerel dans une note de blog qui présentait l’objectif d’un tel sommet. La superbe résistance du gouvernement Tsipras constituait un tremplin pour Podemos en Espagne dès les prochaines législatives et pour nous ensuite. Et ainsi de suite. Sa capitulation est donc une mauvaise nouvelle. Elle le sera encore plus si nous ne sommes pas capables d’en tirer des leçons, et donc des propositions. »
L’initiative a été approuvée par Yanis Varoufakis, à qui Jean-Luc Mélenchon l’a présentée. Les deux hommes ont prévu d’en préciser l’idée, sur le stand du PG à la Fête de l’Humanité, en compagnie de l’Allemand Oskar Lafontaine. Le cofondateur de Die Linke, partisan d’un retour à un Système monétaire européen (SME) modernisé, appelle les gauches européennes à « développer un plan B » : « Après les expériences grecques, une gauche qui veut une Europe démocratique et sociale doit modifier sa politique européenne et s’engager sur de nouvelles voies. » Sont aussi partants, selon le PG, Panayotis Lafazanis (Unité populaire, parti dissident de Syriza), Zoé Konstantopoulou, la présidente du Parlement grec, Tom Holland, responsable international du Sinn Fein, Lucas Macec (Gauche unie slovène).
Le PCF est plus réservé : « La formule du plan B est un peu “valise”, a déclaré Pierre Laurent à Politis. Envisage-t-on un sommet sans membres de Syriza ? Si on veut réunir du monde, il faut dialoguer, et ce n’est pas avec des termes comme “capitulation” qu’on y parviendra. » « On va inviter tout le monde, y compris Syriza », rassure Éric Coquerel, qui ne veut pas limiter les invitations aux membres du Parti de la gauche européenne, ce qui exclurait Podemos ou… Jeremy Corbyn.