Faillite de la démocratie : le danger FN est (encore) à l’extérieur de ce parti
Régionales en vue. De fait, par défaut, ils ont tous fini par présenter le même seul et unique programme : voter pour nous pour échapper au danger FN. Le problème c’est qu’aujourd’hui, le danger ne vient pas du FN. Pas encore.
Après trente-sept années d’« irrésistible montée en puissance » (surtout médiatique), le FN, c’est quoi ?
-* Une toute petite poignée de députés ;
-* moins d’une dizaine de villes d’importance.
Travées parlementaires où ils sont inaudibles, villes où ils sèment le bazar à peine ceints d’écharpes tricolores trop grandes pour eux. Car ce qui caractérise le FN d’aujourd’hui, c’est l’incompétence de ses cadres, la pauvreté de ses structures, le manque totale d’envergure de ses quelques élus.
Et il y a fort à parier qu’en l’état une arrivée impromptue de cette bande de bras cassés au pouvoir ne débouche sur rien d’autre qu’une confusion indescriptible.
Rappel de l’historique d’un « parti de travailleurs »
Seulement voilà, rappelez-vous, ça se passait au début des années 20, un petit groupuscule de brutes épaisses et d’imbéciles emmenés par un peintre raté d’origine autrichienne, se mit en tête de vouloir représenter les classes moyennes, les chômeurs et les déclassés allemands au sein d’un douteux Parti national-socialiste des travailleurs.
L’élite allemande ricanait et se targuait de manipuler cette improbable cohorte de bras cassés. Mais il advint ce qu’il advint : dans les soubresauts d’une crise chaotique exactement similaire à celle que nous traversons aujourd’hui, la bande s’empara du pouvoir.
Et contrairement à ce que les beaux esprits d’alors pensaient, ce ne fut pas la pagaille généralisée, non, mais une redoutable machine de destruction massive qui se mit en branle. Les rustauds SA des origines, promptement éliminés après la « nuit des longs couteaux », ou réduits pour ce qu’il en restait à l’état d’hommes de mains pour les basses besognes, furent vite suppléés par des forces autrement mauvaises et redoutables.
Car, non, le succès du parti nazi ne tint pas à ses rustres primaires, mais au ralliement des élites, des intellectuels, des arrivistes rompus à tous les exercices de pouvoir, qui se retrouvent toujours du côté de ce pouvoir, quel qu’il soit, par qui qu’il soit exercé.
Les pulsions autodestructrices des « élites » finissantes
Aujourd’hui en France, « l’élite » nationale n’a pas encore rejoint les rangs du FN. Elle est encore et comme toujours dans les arcanes du pouvoir, au pouvoir même, dans les médias du microcosme, dans les salons, mais aussi dans les administrations de l’État, dans les ministères, à l’Élysée. Vous voulez des noms ? Les lecteurs avertis sauront nous les fournir.
À mesure que son monde d’apparences se désagrège, se disloque et s’effondre, « l’élite » se raidit, se fait méchante, échappe à toute rationalité, se rue, par réflexe maladif de survie, dans une autodestruction collective. Et il y a tout lieu de croire qu’elle commettra les mêmes irréparables forfaits, qu’elle rejoigne le FN ou qu’elle demeure comme aujourd’hui à l’extérieur, dans un de ces partis institutionnels qui saccagent le pays depuis des décennies.
Si par malheur il arrivait que le parti fondé par les Le Pen parvienne au pouvoir (ça nous pend de plus en plus au nez), vous pouvez d’ores et déjà parier qu’il serait rejoint sans complexe avec armes et bagages par les faux-culs qui le présentent encore aujourd’hui (pour combien de temps ?) comme un commode épouvantail.
Voilà pourquoi le meilleur et sans doute l’unique moyen d’échapper au danger bien réel présenté par le FN, c’est d’abord et avant tout de neutraliser d’urgence les « élites » corrompues et morbides qui l’animeront plus tard.
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