Inondations : Catastrophe « naturelle »
Urbanisation et réchauffement climatique sont mis en cause.
dans l’hebdo N° 1372 Acheter ce numéro
Voitures empilées, emportées par les flots, arbres arrachés, routes crevassées… Les images des inondations qui ont fait au moins 20 morts le 3 octobre dans les Alpes-Maritimes ont circulé tout le week-end. Une catastrophe dont de nombreux observateurs n’ont pu qu’interroger la qualification de « naturelle ». Car, si de tels épisodes météorologiques sont monnaie courante dans la région à cette époque de l’année, l’ampleur du désastre est inhabituelle. Certains élus, comme Cécile Duflot, n’ont pas hésité à dénoncer les effets d’une urbanisation à outrance de la Côte d’Azur, qui imperméabilise les sols. « Ces inondations sont les conséquences directes de l’urbanisation du littoral français, confirme Magali Reghezza-Zitt, géographe de l’environnement et des villes, sur Europe 1. À un moment, les canalisations ne sont plus capables d’absorber le trop-plein d’eau, et ça déborde. »
Rien de neuf : l’urbanisation débridée de zones à risques avait déjà été dénoncée après les inondations de 2010 dans la même région. En 2012, un rapport de la Cour des comptes soulignait que « la démographie et l’urbanisation de ces dernières décennies ont profondément modifié le contexte et l’impact de tels événements météorologiques exceptionnels ». Or, s’il est impossible d’attribuer un rôle au réchauffement climatique dans la catastrophe de ce week-end – le recul manque –, les épisodes extrêmes pourraient se multiplier dans les prochaines années, souligne le climatologue Jean Jouzel, interrogé par l’AFP : « Nous avons des arguments solides pour dire qu’à l’avenir il y a des chances pour que ces phénomènes soient plus intenses, tout simplement à cause du réchauffement de la Méditerranée. »