Une journaliste veut empêcher la diffusion d’une contre-enquête à la Villeneuve de Grenoble
Septembre 2013, Envoyé spécial prétexte le jour anniversaire d’une rixe mortelle dans un quartier sud de Grenoble pour diffuser un énième reportage sur la violence, « Villeneuve, le rêve brisé ». Le fait nouveau réside dans la réaction des habitants. Dans ce quartier pourtant habitué aux reportages caricaturaux, ils déposent plainte et organisent une réponse, traînant Ligne de Mire, la boîte de production sous-traitante d’Envoyé spécial, jusque devant les tribunaux. Cette dernière s’en sort avec un avertissement du CSA qui juge que France 2 a « manqué aux obligations déontologiques » en présentant un reportage déséquilibré et « stigmatisant » . Elle sera relaxée des accusations de diffamation en juin 2014.
Depuis cette date, une équipe de journalistes tourne une contre-enquête sur le quartier, dont la diffusion est prévue samedi 17 octobre à 22 h sur Public Sénat. «Dans notre film, produit par ON Y VA ! média, qui parle du rapport entre médias et banlieues, et qui va chercher la responsabilité du conflit des deux côtés (médias et habitants), nous avons utilisé des extraits – moins de deux minutes – de l’Envoyé spécial en question» , raconte l’équipe sur son site, La Télé libre, faisant valoir le « droit de citation » .
Ce n’est pas le point de vue d’Amandine Chambelland, réalisatrice du reportage diffusé en 2013. Elle a assigné la chaîne en référé pour atteinte au droit moral et espère ainsi empêcher sa diffusion samedi prochain, apprend-on sur La Télé libre. Elle devrait surtout réussir à lui faire un peu de publicité.