Banques : l’état de siège !

Les opérations de réquisition de chaises dans les banques pratiquant l’évasion fiscale se poursuivent, à la suite de l’appel lancé le 30 septembre par des dizaines de personnalités, dont Edgar Morin, Susan George ou Patrick Viveret. Attac, les Amis de la Terre, Action non-violente-COP 21 (ANV-COP 21) et Alternatiba s’approchent de l’objectif affiché des 196 chaises réquisitionnées, en référence aux 196 pays représentés lors de la conférence de Paris pour le climat (COP 21).

Alors que des « faucheurs de chaises » sont passés à l’action en fin de semaine dernière, notamment à Nancy, à Perpignan et à Bordeaux, la réquisition menée à Strasbourg le 6 novembre s’est terminée au poste pour… un journaliste. Gaspard Glanz suivait quatorze militants du collectif ANV-COP 21 dans une agence du Crédit agricole pour le site d’information Rue 89 Strasbourg. Il a passé 18 heures en garde à vue après avoir refusé de montrer ses images aux policiers. Le journaliste, qui travaille sous le statut de gérant d’entreprise pour une société de production, n’était pas en mesure de présenter une carte de presse. Son matériel ne lui a pas été restitué à l’issue de sa nuit au poste. La veille, à Bordeaux, c’est une militante des Amis de la terre qui a passé 7 heures en garde à vue pour le vol de cinq chaises dans une agence de la Société générale. Une dizaine de militants d’EELV, du Parti de gauche et de Nouvelle Donne ont été interpellés après la « réquisition » de 3 fauteuils dans une agence HSBC, le 9 novembre à Lyon. Ils ont été relâchés sans garde à vue. « On attend de voir quand la police mettra les mêmes moyens pour lutter contre les banques qui organisent l’évasion fiscale.  […] Il y a deux poids deux mesures selon qu’on réquisitionne des chaises à visage découvert ou qu’on vole des milliards », a déclaré Jon Palais, porte-parole d’ANV-COP 21.