Réfugiés : avant que le goal de l’équipe nationale soit un Franco-Syrien…
Craquements et barbelés en série dans l’UE : les barbares — entendez les réfugiés — déferlent par centaines de milliers sur le vieux continent qui ne sait plus trop comment en endiguer le flot.
C’est ce qui est ressorti le jeudi 12 novembre à Malte lors d’une réunion informelle consacrée à la crise des migrants et réunissant responsables européens et africains. Malins, les premiers voulaient inciter les seconds à accueillir et réfréner leur part de vague migratoire moyennant un petit pot-de-vin très officiel de 1,8 milliards d’euros. Plus malins encore, les seconds exigèrent le doublement des visas pour leurs migrants officiels a eux (étudiants, chercheurs…). Gueule déconfite des premiers.
Avant, ceux-là avaient essayé de faire de même avec leurs propres pays limitrophes, la Turquie, la Grèce. Ils eurent même avec cette dernière l’outrecuidance d’essayer de mettre la retenue de réfugiés sur leurs îles comme nouvelle condition d’un memorandum III déjà en train, soit dit en passant, de se prendre comme prévu le bouillon.
La chancelière Merkel, qui avait dans un premier temps ouvert généreusement ses frontières, se retrouve dans la tourmente, contestée dans son propre camp par ses propres ministres, de Maizière et Schaüble, et chahutée à l’intérieur de son propre parti.
Le mythe de Schengen Europe ouverte explose, les frontières se referment, les murs se dressent, les barbelés se hérissent, de la Hongrie à la Slovénie en contaminant l’Autriche, la Suède…
La France, elle, pense être encore un peu à l’abri du fait de sa position géographique. Pas encore demain la veille, que les radeaux des naufragés vont franchir le détroit de Gibraltar et débarquer sur la plage de Biarritz. Ce qui n’empêche ses autorités de se comporter comme des dégueulasses à Calais. Et certaines de ses composantes politiques montantes de péter méchamment les plombs :
« Dénoncer et éradiquer toute immigration bactérienne » (Marine le Pen).
Et voilà le gratin européen qui se réunit et papote à tout va, tremblant comme insectes affolés, incapable de prendre la moindre foutue décision. À se demander qui, des malheureux sur leurs rafiots ou de ces importants en costumes de croque-mort, sont les plus naufragés.
Bien sûr, ils ne trouveront aucune solution. Comme d’hab’, celle-ci s’imposera à eux, par la force et après moult chaos. Bien sûr, ils n’arrêteront pas le flot des barbares crottés, démunis. On n’arrête pas la misère quand elle est lancée.
Comme d’hab’, les nouveaux malvenues finiront un jour ou l’autre par se mélanger avec leurs filles et leurs garçons. Un jour, le gardien de but de l’équipe de France sera un Franco-Syrien bon teint, avec un Franco-Afghan à l’aile et un Franco-Libyen en milieu de terrain, comme ce fut le cas avec les Polonais (Kopa), les Italiens (Platini), les Nord-Africains (Zidane), les Noirs africains (Dessailly, Vieira)…
Les lignes qui précèdent ont été écrites juste avant les terribles événements de cette nuit du 13 novembre à Paris. Je les publie telles quelles, sans la conclusion.
Celle-ci se voulait la description de ce que risquait de devenir notre monde d’« avant que le gardien de but de l’équipe nationale ne soit un Franco-Syrien ». Les faits de guerre qui ont ensanglanté la capitale à l’issue précisément d’un match de foot « amical » en sont une tragique illustration. Qui sème la guerre et la désolation récolte la guerre et la consternation.
Qu’on ne compte pas sur moi pour céder à la peur, ni à la stupeur, ni à la fureur, ni au pathos patriotique inconsidéré. Ce soir, ce matin plutôt, je me sens juste proche de toutes les victimes franco-parisiennes-syriennes-afghanes-libyennes-irakiennes-libanaises-palestiniennes…
Pierrick Tillet (le Yéti)
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