Diesel : Renault épinglé à son tour
Les émissions de l’Espace excéderaient 13 à 25 fois la norme autorisée.
dans l’hebdo N° 1380 Acheter ce numéro
Volkswagen n’a pas le monopole du « diesel propre »… qui ne l’est pas. Deux mois après les déboires du fleuron de l’industrie automobile allemande, c’est au tour du constructeur français Renault d’être épinglé pour des émissions de gaz polluants excédant la norme autorisée. Selon les résultats d’une enquête publiée par l’association allemande de protection de l’environnement Deutsche Umwelthilfe (DUH), les émissions d’oxyde d’azote du modèle Renault Espace 1.6 dCi atteindraient un niveau 13 à 25 fois supérieur à celui admis par la réglementation Euro 6.
Cette fois, pas de logiciel permettant de dissimuler le niveau réel d’émissions, mais, alors que la procédure d’homologation actuelle impose un départ à froid, l’université de Berne, chargée de réaliser les tests pour la DUH, a effectué les évaluations à chaud. « Nous avons fait des tests avec le Renault Espace diesel car le modèle avait déjà dévoilé, lors d’autres essais, des niveaux réels d’émissions effrayants. Toutes les variations dans les conditions préalables aux tests avec un moteur chaud au lieu de froid ont donné lieu à des niveaux que nous n’avions encore jamais mesurés », a affirmé Jürgen Resch, directeur de Deutsche Umwelthilfe, lors d’une conférence de presse à Berlin. Sans surprise, Renault a contesté aussitôt les conclusions du rapport, arguant que les procédures d’essais mises en place par l’université de Berne, non conformes à la réglementation européenne, présentent des variations importantes de résultats qui nécessitent, comme l’admet la DUH elle-même, des « mesures complémentaires ». Il n’en demeure pas moins que, sur les six tests réalisés, certains ont montré des taux d’émissions d’oxyde d’azote atteignant 2 000 mg/km, bien loin des 80 mg/km autorisés par la réglementation Euro 6, entrée en vigueur le 1er septembre 2014 – Euro 5, la norme précédente, autorisait des émissions pouvant atteindre 180 mg/km pour les véhicules diesel.