Les fiers paysages de l’après-charbon
Quand la dernière mine a fermé, les Ch’tis n’ont pas rejeté les stigmates de l’après-charbon comme des cicatrices hideuses.
dans l’hebdo N° 1382-1384 Acheter ce numéro
Il est des épopées industrielles qui finissent dans les poubelles de l’histoire. Dans le bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais, la légende d’une population ouvrière soudée par sa mission et les adversités a survécu aux drames sociaux, sanitaires et environnementaux.
Et quand la dernière mine a fermé, en 1990, les Ch’tis n’ont pas rejeté les stigmates de l’après-charbon comme des cicatrices hideuses. La région a revendiqué l’appartenance à son identité de dizaines de chevalements (à Oignies, photo du haut), de 425 fosses (le puits Lagrange, ci-dessus, en 1948), de 230 terrils, de corons, etc. En 2012, l’Unesco inscrivait ces paysages miniers au Patrimoine mondial. Le pays noir a reverdi.
Les vestiges industriels se visitent, des expositions en magnifient les lignes. Des écosystèmes originaux colonisent certains terrils. À Haillicourt (à droite), les scories noires du n° 9 produisent un vin blanc bio, le « Charbonnay ». Petits Fuji Yama de l’ancienne plaine, ils culminent à 188 mètres à Loos-en-Gohelle, l’une des communes les plus écolos de France.
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