Chômage : les fausses solutions de Hollande
Il aura fallu attendre la dernière année du quinquennat pour qu’un « état d’urgence économique et social » soit décrété. Mais personne n’est dupe de son caractère cosmétique.
dans l’hebdo N° 1386 Acheter ce numéro
Il aura fallu attendre la dernière année du quinquennat pour qu’un « état d’urgence économique et social » soit décrété en haut lieu. Personne ne s’en plaindra, pas même les partenaires sociaux, qui ne dédaignent pas les ambitions affichées par le Président dans son plan massif de formation. Mais personne n’est dupe du caractère cosmétique de la prise en main annoncée par François Hollande lors de ses vœux aux Français. Sur le fond, le gouvernement ne dérogera pas à la doctrine qu’il s’est fixée depuis 2012 : baisser les impôts sur les salaires pour améliorer la compétitivité des travailleurs français, malgré un coût élevé pour les finances publiques et des résultats médiocres ; jouer sur les artifices pour tenter d’agir sur les chiffres du chômage et prier pour que l’investissement privé fasse redémarrer l’activité. Dans ce contexte, 2016 s’annonce comme une nouvelle année de lutte défensive pour le mouvement syndical, qui avance en ordre dispersé face à un patronat qui martèle sans se lasser les mêmes certitudes. La dernière sortie date du 10 janvier, avec la « Lettre ouverte à François Hollande » parue dans le Journal du dimanche. Les principales organisations patronales réclament une « exonération totale » de cotisation sur les bas salaires et les alternants. En surface, les spéculations se poursuivent autour de la trajectoire de la courbe du chômage. Mais aucune variation de tendance ne permettra d’occulter l’énorme fardeau que constitue le chômage de masse, qui nous force à penser un autre modèle de développement.
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