Recul de l’espérance de vie : la grippe et la chaleur pas seules responsables
Les services de l’INSEE viennent de publier des statistiques démographiques montrant que l’espérance de vie des femmes et les hommes a diminué en 2015. Soit une baisse de 0,4 % pour les premières (85 ans) et de 0,3 % pour les seconds (78,9 ans).
Comme les statisticiens ne sont ni médecins ni nutritionniste, ils en rendent responsables la dernière épidémie de grippe et les grosses chaleurs de l’été dernier qui n’ont pourtant pas grand-chose à voir avec la canicule de 2003. Les chiffres de surmortalité qu’ils évoquent sont incontestables. Mais lorsque l’on regarde les statistiques dans le détail, on constate également que les hommes et les femmes de 25 à 50 ans meurent aussi parfois prématurément un peu plus qu’il y a une trentaine d’années et que le recul constaté comme seule origine n’a pas le vieillissement de la population. Pour au moins deux raisons…
Les hommes et les femmes nées dans les années 60 du siècle dernier sont celles qui, contrairement aux plus anciens, ont subi toute leur existence le plus de pollutions chimiques et la consommation d’une alimentation industrialisée et riche en colorants, en additifs divers et aux résidus agricoles auxquels une partie de la population commence seulement à échapper, notamment pour les enfants. Ce qui se passe aux Etats-Unis, royaume de la malbouffe, en constitue une illustration puisqu’après avoir baissé en 2008 l’espérance de vie y stagne maintenant autour de 79 ans (35° rang dans le monde), 77,4 pour les hommes et 82,2 pour les femmes.
Les services de santé et de soins perdent leur efficacité. D’abord en raison de la dégradation et des regroupements des centres hospitaliers qui s’éloignent progressivement d’une partie de la population. Ensuite le recul du nombre des médecins et des spécialistes dans les zones rurales et les petites villes joue un rôle de plus en plus négatif en France. Tout comme la diminution progressive et insidieuse du montant des remboursements par la Sécurité sociale pour de nombreuses spécialités et ce que les pouvoirs politiques appellent souvent à tort des « médicaments de confort ». Ceci étant lié aux fortes augmentations de prix des molécules les plus efficaces imposées par les grands laboratoires.
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