Une télé blanche en cols blancs
Le paysage audiovisuel français est largement dominé par les catégories socioprofessionnelles supérieures. Bienvenue sur le petit écran français !
dans l’hebdo N° 1389 Acheter ce numéro
Quelle image de la France donne le petit écran ? Le pays est-il justement représenté ? À peine 2 % pour le monde ouvrier ! Un pourcentage à peu près identique pour les agriculteurs. À l’antenne, les personnes perçues comme « non blanches » ne sont guère mieux loties, à hauteur de 14 % de représentation. Tels sont les chiffres du baromètre de la diversité, mené par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), tous programmes confondus, de l’info à la fiction en passant par les magazines et le talk-show. On a donc une télévision de cols blancs, largement dominée par les catégories socioprofessionnelles supérieures. Bienvenue sur le petit écran français !
Mais alors, que fait la police ? Ou plutôt le CSA, chargé de « veiller à ce que la programmation reflète la diversité de la société française » ? Rien, ou pas grand-chose. Parce que justement il « veille » et qu’il n’a pas de pouvoir contraignant face aux chaînes, qui se contentent de « faire au mieux », souligne Mémona Hintermann-Afféjee, membre du CSA. Des chaînes qui affichent toujours des « discours généraux et généreux », finalement sans résultat, constate Rachid Arhab, ex-présentateur du JT. « On a là tout simplement le reflet des blocages de notre société. » Il reviendrait peut-être au pouvoir politique de fixer des règles plus strictes. Mais pas seulement. C’est l’affaire d’un volontarisme général. Des directeurs de programmes, des scénaristes, des producteurs. L’affaire de tous.
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