Loi travail : Une mobilisation à durée indéterminée ?
Un mois et demi après les premières indiscrétions sur le contenu du texte, les conditions semblent réunies pour un conflit de longue haleine.
dans l’hebdo N° 1397 Acheter ce numéro
Un mois et demi après les premières indiscrétions sur le contenu de ce qu’il est convenu d’appeler « la loi travail », la contestation reste vive. Les concessions cosmétiques du gouvernement, présentées à grands sons de trompe comme le résultat d’une concertation en réalité de pure forme, n’y ont rien changé. Le projet de loi adopté en Conseil des ministres le 24 mars, dont nous décryptons les principaux aspects dans les pages qui suivent, est toujours inacceptable pour les sept syndicats qui demandent à nouveau son retrait dans la rue, ce 31 mars. Quelle que soit l’importance de la mobilisation ce jour-là, qui exprime « un mécontentement plus général », nous dit la politiste Sophie Béroud (p. 25), ils ont prévenu le gouvernement qu’ils n’en resteront pas là si celui-ci s’obstine. De leur côté, les étudiants et les lycéens, remontés contre les violences policières, réfléchissent à diversifier leurs formes d’action.
Les conditions semblent réunies pour un conflit de longue haleine. D’abord parce que l’examen du texte par l’Assemblée et le Sénat va s’étaler au moins jusqu’à l’été. Mais surtout parce que ce projet de loi libéral, souvent présenté comme la dernière réforme d’importance du quinquennat, n’est que le premier volet d’une refonte complète du code du travail, qui ne trouvera son achèvement (et son point d’équilibre) qu’en 2018. Ce calendrier fait d’ores et déjà de cette réforme, réclamée par Bruxelles et le Medef, un enjeu des échéances électorales de 2017. Un enjeu d’autant plus vif qu’il touche à la vie quotidienne de tous les actifs, qui sont aussi la majorité des citoyens. La bataille ne fait que commencer.
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